La dernière sorcière de Salem graciée, 329 ans après avoir été condamnée à tort

Entre 1692 et 1693, dans plusieurs villages du Massachusetts proches de Salem aux États-Unis, une centaine de personnes avaient été arrêtées pour sorcellerie, et vingt d'entre elles furent exécutées.

Crédits photos : Stephan Savoia/AP

Attisée par la superstition, la peur de la maladie, la peur des étrangers, les boucs émissaires et les jalousies, c'est la chasse aux sorcières la plus importante de l'histoire de l'Amérique du Nord.

Comme l’indique The Guardian, il y a quelques semaines (fin mai 2022), les législateurs du Massachusetts ont officiellement disculpé Elizabeth Johnson Jr, une femme condamnée à mort en 1693 à l’âge de 22 ans, reconnue coupable à tort de sorcellerie, au plus fort des procès des Sorcières de Salem.

Elizabeth Johnson n'a jamais été exécutée, mais elle n'avait pas non plus été officiellement graciée alors qu’au cours des siècles suivants, des dizaines de suspects l’ont été.

Ce sont les élèves d’un collège qui se sont intéressés à sa cause et qui ont amené les éléments nécessaires pour prendre ces mesures législatives. Ils ont rédigé un projet de loi, écrit des lettres aux législateurs, fait toutes les recherches, examiné le témoignage réel d'Elizabeth Johnson, et en ont appris davantage sur les procès des sorcières de Salem.

"Nous ne pourrons jamais changer ce qui est arrivé à des victimes comme Elizabeth, mais nous pouvons au moins remettre les pendules à l'heure", a déclaré Mme DiZoglio, la sénatrice d'État.

Le nom d’Elizabeth Johnson n’a pas été inclus dans les diverses tentatives législatives pour faire justice, parce que la preuve de sa culpabilité n’avait pas officiellement été annulée.

La sénatrice a ajouté lors de son entretien : "Bien que nous ayons parcouru un long chemin depuis les horreurs des procès pour sorcières, les femmes d'aujourd'hui voient encore trop souvent leurs droits contestés et leurs préoccupations rejetées."

Rappelons aussi que des hommes furent arrêtés, condamnés à mort et tués lors des procès des Sorcières de Salem, bien qu’en plus faible nombre que les femmes. Certes il y a ici un sujet féministe important, cependant cette affaire ne s’appuie pas sur la dépénalisation de la sorcellerie, mais plutôt sur la négation de celle-ci.

Cela met aussi en perspective le fait qu’actuellement, dans différents pays, des personnes sont encore persécutées pour faits de sorcellerie...