Les offrandes : Quelle offrande faire à une divinité et comment faire une offrande ?

Offrande et sacrifices, origines et utilisation

Si de nos jours, nous n’immolons plus d’animaux (à l’exception de quelques cultes), ce fut autrefois une pratique largement répandue.

Dans la Grèce antique, les rites divins et la vie profane s’entremêlaient et les sacrifices de bœufs, chèvres et différents mammifères se voulaient fréquents, rythmant les nombreuses célébrations qui animaient la vie civile.

Ils croyaient qu’en octroyant régulièrement des sacrifices, ils pourraient plus aisément communiquer avec les dieux. Chaque sacrifice variait selon les déités, certains appréciant davantage les offrandes de miel et de vin que la fumée d’une viande cuite. L’odeur montait jusqu’aux cieux, permettant aux Olympiens de profiter de leurs essences.

Il existait également des sacrifices humains. Si nous connaissons l’exemple des peuplades précolombiennes, il pouvait se retrouver dans les cultes celtes, grecs et bien d’autres, même s’ils demeuraient plus anecdotiques que dans les cités aztèques et incas, dont les fondations religieuses reposaient sur le sacrifice de sang. Qui plus est, les historiens débattent toujours de la véracité de sacrifices humains dans certaines civilisations.

Les exemples sont multiples. L’on considérait que le don de chair et de sang contentait davantage les dieux que les aliments et les boissons, ou tout autre type d’offrande. Les dévots érigeaient des autels devant la statue de la divinité. La statue se voulait cachée du commun des mortels, car ils estimaient qu’elle était habitée par un daimon, l’esprit de la déité. Les dévots la lavaient, l’habillaient et la paraient de splendides bijoux, avant de lui offrir de multiples dons et nourritures pour satisfaire tous ses besoins.

Il peut paraître cruel de sacrifier des êtres vivants pour contenter les dieux, mais il est important de placer les choses dans leurs contextes. Autrefois, il était plus fréquent d’abattre soit même les animaux pour s’alimenter, comme cela peut toujours être le cas dans les fermes ou d’autres contrées plus rurales. La viande n’était pas jetée, mais partagée en un banquet sacré.

Bien entendu, les mœurs et les habitudes ont changé. Nous cherchons à respecter le vivant dans toutes ses formes, autant que possible. Aucune inquiétude, les offrandes non sanglantes ont toujours existé et peuvent aisément se mettre en place.

De ce fait, à quoi servent les offrandes ? Les anciens les utilisaient comme un moyen d’atteindre leur panthéon, tout en leur faisant des dons en gratitude de leurs bienfaits. Lors des moissons, de grandes célébrations mettaient à l’honneur les dons à Déméter et Perséphone lors des rites d’Éleusis, afin de clôturer les récoltes et rendre grâce aux trésors de la nature. Acte de reconnaissance ou requête, les offrandes sont porteuses de messages et de prières.

Quel présent offrir au divin ?

Vous êtes décidé, vous avez préparé votre rituel et vous souhaitez vous tourner vers un être divin, ou une force élémentaire, pour lui demander de l’aide. Quelle offrande réaliser ?

Il existe plusieurs options, libre à vous de sélectionner celle qui vous convient le mieux. Nous vous proposons quelques axes de réflexions, n’hésitez pas à suivre votre intuition.

1. L’offrande alimentaire

Parmi les offrandes non sanglantes, celle-ci demeure la plus courante. Offrir du pain, des libations (fait de répandre un liquide) de vin, des fruits, voir des plats mitonnés sont de belles possibilités. En faisant quelques recherches, vous trouverez quelques indices des préférences de telle ou telle divinité. Il est évident que Bacchus/Dionysos adore le vin, mais d’autres déités exigeront plus d’études.

Cette option demande, cependant, un peu d’organisation. Il faut laisser la nourriture quelque temps, qui dépend de vos habitudes, ressentie. Idéalement, il faut éviter de l’abandonner sur l’autel. Par la suite, il convient d’enterrer les restes. Néanmoins, certains n’apprécient guère les offrandes de vivres, car ils/elles ont la sensation de gâcher des denrées. Il est possible de manger les dons après le rituel, considérant, à la manière des anciens Grecs, que l’essence s’est envolée vers les dieux et que les humains peuvent consommer la matière terrestre.

En agissant de la sorte, vous aurez la possibilité de trinquer avec les divinités ! Saviez-vous que l’acte de trinquer vient probablement des anciens rites de libation ? Vous trouverez plus d’informations sur ce point, sur la chaîne de Nota Bene.

2. Les offrandes issues de la nature

Lorsque l’on se promène dans la nature, il peut arriver de découvrir quelques petits trésors, que les sorcières et sorciers féeriques nommeront peut-être « dons des fées ». Il peut s’agir de jolies feuilles, de fleurs, de beaux cailloux, de coquillages, de glands et bâtons.

Ces merveilles peuvent faire de très belles offrandes pour les divinités de la nature. Si vous vous sentez proches d’Aphrodite ou toute autre divinité liée à la mer, les coquillages seront tout indiqués.

Faites attention, ceci dit, à ne pas abîmer la nature pour réaliser un présent, l’énergie en sera affectée.

Renseignez-vous vis-à-vis de la déité, il peut y avoir certains cas quelque peu surprenants. Par exemple, Artémis peut ne pas apprécier des fleurs cueillies et préférera des plantes en pot. Perséphone est connue, dans le milieu de la dévotion infernale, pour abhorrer la menthe.

3. Les créations artistiques

De nombreuses entités divines adorent l’art. Ils apprécieront grandement vos dessins, chants et poésies.

Ne cherchez pas à composer un chef-d’œuvre. Une création faite avec le cœur les touchera forcément. Laissez-vous porter par l’inspiration, elle sera votre meilleure guide.

4. Les objets enchantés et les bijoux

Cette catégorie est un peu un entre-deux. À la fois, ces objets vous appartiennent, mais vous pouvez également les « offrir » à une divinité, dans le sens où l’artefact sera porteur de son essence.

Pour ce faire, réalisez votre enchantement, clamez votre intention et placez l’objet sur l’autel de la divinité, ou encore sur un sigil lui étant lié. Laissez-le charger, plusieurs jours s’il le faut. Ces babioles magiques vous aideront à vous connecter plus aisément avec la divinité en question.

5. Les stèles d’offrande

Ce concept date de l’Égypte antique. Les prêtres et prêtresses des netjerou, divinités égyptiennes, faisaient régulièrement des offrandes aux dieux, mais également aux âmes des défunts, afin de les nourrir dans le royaume d’Osiris.

Cependant, eux aussi furent confrontés à la problématique du gâchis alimentaire. Comment tenir son sacerdoce et nourrir les netjerou, en temps de famine et de disette ? Ils utilisèrent la magie des hiéroglyphes, don de Thoth, pour pallier cette difficulté.

Ils considéraient que les idéogrammes égyptiens représentaient par l’esprit ce qu’ils signifiaient. Ainsi, ils inventèrent les stèles d’offrande, des tablettes en pierre ornées des descriptions de milliers de bétails, de blés et de bières, qui prenaient forme dans l’au-delà. Ainsi, les esprits pouvaient être honorés, même en période sombre et éprouvante.

Ce principe peut tout à fait être reproduit. Inscrivez sur une feuille ce que vous désirez offrir. Cette croyance permet de se débarrasser des limites physiques et de faire don des grandes quantités de bienfaits pour les dieux.

Si vous vous sentez sculpteur dans l’âme, vous pouvez essayer de graver une stèle, mais il sera plus facile d’en faire un dessin ou une peinture. Utilisez, pour ce faire, les codes de l’enchantement, afin d’apposer sur votre stèle toute la charge des offrandes représentées.

Ainsi fait, vous pourrez la disposer sur votre autel.

6. Quid des offrandes liées à la corporalité ?

Il existe une pratique, associée à la magie du sang, qui implique d’offrir des cheveux, de la salive ou des ongles...

Ce point demande plus d’attention, car en offrant une part de vous, vous vous associez en profondeur à la requête et au divin - selon le rite dont vous procédez. Ce n’est pas une « magie » adaptée au débutant.

Nous vous conseillons de faire d’amples recherches sur le sujet avant de potentiellement vous lancer.

Nous ne blâmons pas les sorciers qui l’utilisent, loin de là, mais nous préférons vous prévenir que ces actes magiques demandent un minimum d’expérience et d’ancrage dans le milieu occulte.

Quelques correspondances pour vous aiguiller

Les offrandes les plus communes et acceptées par quasiment toutes les entités divines ou élémentaires :

- L’eau (cette offrande est vivement conseillée si vous ritualisez en extérieur. Les plantes ont toujours besoin d’eau et vous ne risquez pas d’abîmer votre environnement avec des produits inadaptés)

- Le vin, apprécié par de nombreux dieux et déesses, et ce dans de nombreux panthéons

- Le miel, très apprécié des fées, mais aussi par de nombreuses divinités

- Le lait, qui convient aux déesses-mères, aux divinités celtes, nordiques, grecques…

Nous publierons prochainement un article complet au sujet des correspondances magiques.

Conclusion sur les offrandes

Les offrandes font partie des moyens les plus simples et les plus populaires pour échanger avec les forces cosmiques.

Elles doivent être données avec le cœur, inutile de vous forcer ou de vous ruiner en offrant des objets luxueux.

Le plus important reste le message et l’énergie qu’il dégage.

Parfois, une prière suffit pour une douce offrande. Prenez votre temps et faite selon vos moyens et votre intuition.

Il est également important de noter que les correspondances que vous pourrez trouver dans plusieurs ouvrages ou sites internet, font office d’inspiration, pas de vérités figées. Si vous ressentez que la déesse Aphrodite demande une tasse de thé, personne n’a à vous blâmer pour cela.

Chaque pratique est unique et c’est ce qui fait la beauté de la dévotion.