La Déesse dans la Wicca : la triple déesse, la mère universelle
Dans la Wicca, la Déesse est la mère universelle, celle qui dispense la fertilité, l’abondance et la sagesse. Souvent, elle est représentée sous trois aspects qui ont tous trois leur symbolique.
Tout d’abord elle est la jeune fille, empreinte d’innocence et de pureté. Elle est celle qui est à la découverte du monde. Elle est l’apprentie. On peut la voir dans la phase croissante de la Lune.
Ensuite elle devient la mère, souvent représentée enceinte. Elle est celle qui fait naître, qui engendre, qui nourrit et qui veille. Elle est visible dans la pleine Lune.
Enfin, elle est l’aïeule, celle qui a vécu et qui maintenant sait. Elle détient la sagesse et le savoir, ce qui fait qu’elle est de bon conseil et peut être une confidente. Elle correspond à la Lune décroissante.
La Déesse est souvent triple. Les wiccans la voient dans la triple lune, avec les trois phases que l’on vient d’évoquer. Mais aussi dans les trois phases de la Nature : le champ non labouré, la récolte et la terre au repos.
Pour les wiccans, elle est celle qui offre la vie. Mais ce don s’accompagne d’une promesse de mort. Ici, il ne faut pas envisager la mort comme devant conduire dans un paradis ou un enfer, mais plutôt comme une période de repos entre deux incarnations, loin des problèmes de l’existence matérielle.
Cette Déesse mère règne sur la Nature dans toute son étendue. Elle exerce son pouvoir tant sur la Terre, sur les mers, que sur la Lune. Vous pouvez la percevoir dans tout le grandiose de ses créations. Vous pouvez la ressentir dans le parfum des fleurs, dans le souffle de la brise légère ou dans la pluie qui arrose nos jardins. La moindre pierre, le plus petit caillou, est un signe de son œuvre.
À côté de son aspect triple, il existe en elle une sorte de dualité. Elle a des aspects lumineux et d’autres plus obscurs. Ainsi, elle est tout à la fois la vieille Dame rassurante et la jeune femme séductrice, la mère qui met au monde et celle qui accompagne jusqu’au tombeau, la petite pluie bienfaisante ou la tempête dévastatrice.
Plusieurs noms, symboles, créatures et images lui ont été donnés ou associés. Elle a été appelée Mère des cieux, Source divine, Matrice universelle, Grande Mère, … On la voit dans le chaudron, la coupe, les fleurs à cinq pétales, le miroir, les colliers, les coquillages, les perles, l’argent et l’émeraude, entre autres. Et on lui a voué par exemple l’abeille, le lièvre, l’ours, le lion, le hibou, le chien, le chat, le cheval, la vache, l’oie, la chauve-souris, le dauphin, l’araignée, ou encore le scorpion. Elle a pu être vue comme la chasseresse, une divinité céleste qui traverse le ciel, la mère éternelle, la mère enceinte, la tisserande de nos vies et de nos morts.
Les wiccans peuvent avoir différentes interprétations de la divinité. Elle est une ou diverse selon les différentes traditions.
Certains croient en une seule Déesse et un seul dieu. D’autres préfèrent croire qu’il en existe plusieurs, et que la Grande Déesse et le Dieu cornu sont parmi ces divinités. Enfin, une autre croyance dit que toutes les déesses existent à la fois pour elles-mêmes et en même temps, qu’elles sont des aspects de la Grande Déesse.
Il en va de même pour les dieux et le Dieu cornu. Il va de soi que chacun doit choisir en fonction de ses propres ressentis, mais au final tout cela n’a pas d’importance. Car quoi qu’il en soit, ce qui importe c’est le respect de la Déesse, sous la forme qu’on lui préfère et le respect de ce qu’elle est : la Nature.
Pour la Wicca, la Déesse est omniprésente, immuable et éternelle. Cela signifie qu’elle est tout et présente partout, qu’elle a toujours été et qu’elle sera toujours là, bien après notre disparition.
Pour aller plus loin à la découverte de la Déesse dans la Wicca :
La Déesse mère a été vénérée depuis la préhistoire au travers des vulves sculptées dans la roche, ou des vénus paléolithiques. Son culte serait le premier de l’humanité.
Les nombreuses statuettes de femmes aux attributs sexuels importants (sein, ventre rond, grossesse) y seraient liées. Les plus anciennes dateraient de – 27000. Vers – 21000 apparaissent les premières statuettes de déesse ayant un enfant dans les bras.
L’hypothèse la plus mise en avant autant par les archéologues que par les préhistoriens, est qu’il s’agirait d’un culte de la fertilité pour celle qui a le pouvoir de créer la vie seule. Bien que depuis peu, toute une branche de la paléontologie s’oriente plus vers l’idée que les effigies des « Vénus » seraient en fait des représentations de femmes d’un certain âge, ayant plusieurs fois enfanté, et qui seraient la représentation de la sagesse, de la mère et grand-mère qui devient guide.
Les différentes déesses représentent la Grande Déesse sous ses différents aspects positifs comme la fertilité, l’abondance, la naissance, la récolte, la présence de l’eau, les récoltes. Mais aussi sous ses aspects négatifs, comme les tempêtes, les disettes, les maladies, la faim.
Une hypothèse avancée par C. Wallace dans « La magie Wicca », à partir des travaux de Robert Graves dans « La Déesse Blanche » et James Vogh dans « Arachne Rising. The Thirteenth Sign », est qu’il y a eu un culte d’une déesse violemment réprimé à la faveur d’un dieu. Ce qui fait que les dieux ont par la suite été supérieurs aux déesses.
Un signe de cette répression est que le numéro 13 a été rendu néfaste dans différentes traditions. Le treize correspond au nombre de mois lunaires dans l’année. Beaucoup de religions sont allées à l’encontre de ce nombre. Le treizième membre d’une assemblée est souvent mauvais, ou celui qui s'oppose à la bonne marche des choses. Voici une hypothèse qu’il est intéressant de connaître.
Dessin d'un Hekataion, représentant Hécate comme une triple déesse entourant une colonne centrale. Auteur inconnu : British Museum.
Concernant la trialité de la Déesse, elle se retrouve dans de nombreuses traditions. Nous pouvons en citer quelques-unes à titre d’exemple :
- en Inde la trinité védique : Durga (ou Parvati) la vierge guerrière, Laksmi la mère et l’abondance, Sarasvati l’ancienne et la sagesse
- les Parques romaines : Noma, Décima, Morta
- les Moires grecques : Clotho, Lachésis, Atropos
- la triade d’Éleusis, qui n’est pas vue comme telle que dans le cadre des mystères d’Éleusis : Perséphone, Démeter, Hécate
- les trois Grâces
- les trois déesses celtes de la guerre : Morrigan, Badb, Macha
- les Nornes nordiques : Urd, Verdandi, Skuld
- la triade nordique : Freyja, Frigg, Skadi
- les Matrones
Il existe aussi des déesses qui ont elles-mêmes trois aspects à l’instar des déesses grecques Héra et Hécate, et des déesses celtes Brigid (ou Brigit), Épona, Rhiannon (ou Rigantona).
Quoi qu’il en soit, la Déesse existe sous différentes formes. Il revient à chacun de la découvrir à sa façon, sous quelque aspect que ce soit.
Maintenant que vous en savez plus sur la Déesse dans la Wicca, il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter de bons moments sous son œil bienveillant. N’oubliez pas que prendre soin de la Nature, c’est travailler avec la Déesse. Elle ne vous en sera que plus reconnaissante.