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Litha, sabbat du solstice d'été, un ciel bleu sous le soleil rayonnant dans une forêt

Litha 2024 : histoire et origines de la célébration du sabbat du solstice d'été

Litha, appelé aussi plus simplement "solstice d’été", est le sabbat célébré le jour le plus long de l’année. Il a lieu quand le soleil est à son zénith, en général le 21 juin dans l’hémisphère nord. Cette année le solstice d'été aura lieu le jeudi 20 juin 2024, à 22h50.

C’est le jour où la puissance solaire est ressentie au maximum. Dans la tradition païenne, il est souvent dit qu’il s’agit d’un des quatre sabbats mineurs. Même si ce terme n’est en rien lié à sa puissance. Concernant cette fête dont il est question, nous allons nous concentrer ici sur ses aspects historiques.

Ainsi nous allons découvrir les origines de cette fête, avant de voir son évolution suite à l’expansion du christianisme. Enfin, nous prendrons un peu plus connaissance des rites anciens.

En parallèle avant cela, nous vous proposons de découvrir notre vidéo dédiée à la célébration de Litha de nos jours :

Quelles sont les origines des festivités du Solstice d’été ?

La fête de Litha se situe, comme nous l’avons dit, le jour du solstice d’été. Il s’agit du jour le plus long de l’année. Dès le lendemain, les jours vont commencer à raccourcir. Pour les anciens celtes, c’est la partie sombre de l’année qui commençait alors (Sur ce sujet il y a polémique entre ceux pour qui la partie sombre commence à Samhain alors que la partie lumineuse commence à Beltane et ceux qui pensent que la partie sombre commence à Litha et s’achève à Yule).

Le solstice était célébré dans de nombreuses cultures plus ou moins anciennes, des anciens Grecs aux Scandinaves, en passant par les Germains, des Celtes aux Romains, et plus loin de chez nous par les Aztèques, les Incas, et certains peuples d’Afrique ou d’Asie par exemple.

À l’origine, les fêtes solsticiales étaient pratiquées par des peuples vivant essentiellement à la campagne. Tous dépendaient des récoltes locales pour vivre. C’est pour cela que le cycle des fêtes suivait le cycle de la croissance de la nature et des récoltes : planter, prendre soin des champs, récolter et moissonner, puis se reposer et attendre que le cycle recommence. Ils dépendaient de la fertilité des champs et de l’abondance des récoltes. Le rythme des pluies était important, tout comme l’ensoleillement. C’est pour cela que des divinités liées au climat étaient honorées.

Chaque peuple avait sa propre façon se célébrer le sabbat du solstice d'été, mais des éléments transcendaient les cultures. En effet, il s’agissait d’une fête en lien avec l’énergie solaire, des feux étaient souvent présents, et dans différentes cultures il existait des pèlerinages à des sources sacrées.

À Litha la nature croissante était célébrée. Il s’agissait de la remercier pour les végétaux qui croissent et de demander l’abondance pour les plants qui poussent suites aux semailles du printemps. Litha est donc une un sabbat qui trouve son origine dans l’importance du cycle des saisons pour le monde paysan. Et au-delà, pour toute la population, car il fallait de bonnes récoltes pour nourrir tout le monde.

Comme Litha est le moment où la puissance solaire est à son maximum, c’est en ce jour que les plantes médicinales et aromatiques sont le plus gorgées de son énergie. C’est donc le moment idéal pour les cueillir.
Les thèmes abordés pendant les célébrations du solstice estival sont la fertilité, l’abondance, la prospérité, la réussite, la fortune, la guérison.

Un peu comme à Beltane, Litha est un sabbat où le soleil, et par symbolisme le feu, a une grande importance. Alors qu’à Beltane nous fêtions le réveil du soleil lors du plein printemps et l’éclosion en cours de la nature, il est maintenant question de l’apogée du pouvoir solaire. Cette apogée du soleil fait que ce jour est considéré comme un des meilleurs pour la pratique magique. C’est aussi un jour particulièrement propice au dialogue avec les membres du petit peuple, notamment des fées. Car ce jour est l’un des jours intermédiaires de l’année, au cours duquel le voile entre les mondes s’amenuise.
Lors du solstice, les festivités étaient particulièrement joyeuses du fait de l’arrivée de l’été. Néanmoins, une pointe de nostalgie était présente, car tous savaient que dès le lendemain les jours allaient raccourcir. Mais ce qui comptait le plus, c’est que Litha marquait la fin de la saison des semailles et le début des premières récoltes.

Ce qui était fêté aussi c’est que toute la nature semblait en joie : la chaleur était là, la nature était en fleurs et l’abondance allait bientôt se manifester.
Pour bien comprendre l’importance du jour le plus long de l’année il faut avoir à l’esprit qu’il s’agissait de sociétés essentiellement paysannes et très dépendantes des récoltes locales. La seul autre source de lumière était les bougies et les lampes à huile.

Pour fêter le solstice d’été, de grands feux étaient allumés autour desquels les gens dansaient en cercle. Ici ou là de grandes roues étaient enflammés et lâchées au sommet de collines, afin de leur faire dévaler la pente, dans une analogie à la course solaire.

Comme il s’agissait d’une fête solaire, on y honorait des divinités solaires comme Apollon, Râ, Lugh ou Bélénos. Le petit peuple était lui aussi honoré en ce jour du solstice. Pour avoir plus de chance de communiquer avec une fée, il fallait faire des offrandes de fleurs parfumées, de miel, de nectar ou de tout autre élément naturel au parfum embaumant, ou au goût sucré.

Pour toutes les raisons ci-dessus évoquées, le solstice d’été est important pour les hommes au moins depuis aussi longtemps que l’agriculture existe. Des traces anciennes de cette importance sont encore visibles grâce à des vestiges retrouvés dans différents endroits du monde. Il s’agit de constructions humaines servant de calendrier géants ou, pour le moins, dans lesquels au moment exact du solstice une zone de la construction était inhabituellement éclairée. L’exemple le plus connu est le site de Stonehenge (qui préexistait à l’implantation des celtes sans les îles britanniques), qui est un véritable calendrier permettant de déterminer plusieurs dates importantes dans le cycle annuel.

D’autres exemple existent de par le monde. À titre d’exemple nous pouvons citer le cercle de Goseck en Allemagne, dans lequel un point est éclairé uniquement aux solstices d’hiver et d’été, le site d’Avebury en Angleterre, le site de la pierre percée Mên-an-Tol dans les Cornouailles britanniques, le cercle de Grange Stone Circle en Irlande, le site des Ale Stenar en Suède, le cercle de Mpumalanga en Afrique du Sud, le cercle de Napta Playa en Égypte, le Tumulus du serpent en Ohio aux États-Unis, les ruines de Uaxatun de Tikal au Guatemala, le site de Moray au Pérou, la pierre Intiwatana au Machu Pichu au Pérou, le site de Zorats Karer en Arménie, les grottes d’Ajanta en Inde, le site Nan Madol en Micronésie, le plateau d’Atituiti Ruga en Polynésie française. Cette longue liste n’est pas exhaustive et nous donne des exemples de l’importance du solstice dans le monde entier.

En ce qui nous concerne, ce sont les influences européennes qui sont à l’origine de Litha. Faisons maintenant un petit tour d’horizon des traditions qui sont à l’horizon de Litha.

À l’origine de Litha différentes traditions européennes

Litha est la fête du solstice d’été. Cette célébration a de multiples origines, principalement européennes. Nous allons maintenant découvrir ces différentes traditions.

Les Celtes :

Lors du solstice d’été, les druides célébraient l’union du ciel et de la terre. C’était un des jours les plus fastes pour la cueillette des herbes médicinales, sacrées et magiques. Le gui, notamment, pouvait être cueilli ce jour-là. Il était ensuite séché et utilisé plus tard dans l’année.

Les Celtes, allumaient de grands feux. On y brûlait du bois de chêne. Parce que le chêne était l’arbre le plus important et le plus sacré. Un roi chêne pouvait même être couronné lors des festivités. A priori ce titre n’était qu’honorifique. Le feu représentait symboliquement le soleil, et on se servait de sa puissance et de son énergie pour se défendre et se protéger des esprits malfaisants et des démons que l’on bannissait.

Enfin, pendant les festivités, de grandes roues enflammées pouvaient être envoyées du haut d’une colline pour dévaler la pente.

Pendant les festivités on remerciait les divinités liées aux travaux agricoles, au climat, ainsi que celles liées à l’abondance et à la fertilité.

Chez les Gaulois, la déesse Epona était honorée, car elle présidait à la fertilité de la nature et à l’agriculture.

Les anciens Grecs :

Pour les Grecs de l’antiquité, le solstice d’été était lié à la commémoration du don du feu aux humains par le Titan Prométhée. Cet événement est à l’origine de la civilisation. Maintenant en possession du feu, les humains peuvent commencer à s’organiser en société. Il n’est donc pas anodin que ce soit lié au solstice d’été, le feu étant lié à la symbolique de la puissance du soleil. L’année grecque débutait par ailleurs au moment de nouvelle lune qui suivait le solstice d’été. Les grecs célébraient lors de fêtes solsticiales différentes divinités solaires dont Apollon et Athéna.
Rappelons-nous que la Grèce ancienne était un espace partageant une culture commune mais composé de différentes cités-état. Chacune d’entre elles avait ses propres traditions.

À Athènes, par exemple, au moment du solstice étaient organisées les Panathénées. Il s’agissait de grandes festivités au cours desquelles la déesse Athéna était à l’honneur. On la priait pour qu’elle continue d’apporter au peuple la pluie nécessaire pour les récoltes.

Les Romains :

Les Romains consacraient les festivités du solstice à deux thématiques. D’un côté, comme pour les Grecs, il s’agissait d’une fête solaire. D’un autre côté c’était une fête centrée sur l’amour romantique et familial. En ce sens deux divinités étaient particulièrement honorées : Junon et Vesta.

Junon était la déesse protectrice des mariages. De nombreux mariages avaient lieu en juin, autour du solstice d’été. Il est à noter que le nom du mois de juin vient directement du nom de cette déesse.

Vesta était quant à elle la déesse protectrice du foyer, de l’habitation. Elle était honorée par les femmes mariées. D’ailleurs un festival lui était consacré en juin, peu avant les fêtes solsticiales.

Les Germains et les Scandinaves :

Les différents peuples germaniques célébraient le zénith du soleil par d’immenses feux de joie. Ces feux sont par la suite devenus les feux de la Saint Jean, en étant assimilés par le christianisme. En Finlande et en Scandinavie, les festivités liées au solstice étaient particulièrement joyeuses. On fêtait le jour le plus long, avant que que les jours ne recommencent à se réduire. Cette notion est d’autant plus importante dans ces régions où les longues nuit d’hiver sont bien plus longues qu’ailleurs et où la longue journée du solstice d’été est bien plus longue aussi.

Les Vikings, peuple originaire de Scandinavie, avaient aussi comme tradition de régler certains problèmes, ou certaines querelles ce jour là. Ensuite, comme dans d’autres traditions, de grands feux étaient allumées. On se rendaient aux sources, ou aux puits, pour rendre hommage aux eaux guérisseuses et aux esprits liés à ces sources. Certaines de ces traditions ont encore cours dans quelques régions scandinaves et islandaises.

D’autres traditions européennes :

Parmi d’autres traditions anciennes d’Europe, nous pouvons parler de celle des kupalas en Russie. Il s’agissait de prendre des bains de masse le matin du solstice. Ce bain avait pour vertu de purifier tous les baigneurs.

Autre tradition, au Portugal on pensait que l’eau des sources avait des pouvoirs de guérison la veille du solstice. Cette croyance engendrait des processions et des pèlerinages.

Voilà ce que l’on peut retenir à la fois des anciennes traditions du solstice d’été à travers le monde, mais aussi des origines européennes de Litha.

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Sources :

- Litha : Rituels, recettes et traditions du solstice d'été - Deborah Blake
- Scott Cunningham, La Wicca, Magie blanche et art de vivre, Éditions du Roseau
- C. Wallace, La magie wicca, Éditions De Vecchi
- Sharlyn Hidalgo, Rites de magie celtique, Les cérémonies des treize lunes de de samhain, Editions Danaé
- Opakiona Blackwood et Avy Raé, Almanach des Sorcières, Une année sous le signe de la magie, Editions Contre-dires
- Lucy Summers, Le livre de la wicca, éditions Contre-dires

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