Ostara 2025 : histoire et significations, comment fêter le sabbat de l'équinoxe de printemps ?
Dans les temps anciens certains peuples considéraient que le printemps commençait début février, avec l’apparition des prémices de la saison douce, malgré des froideurs givrantes de l’hiver finissant. D’autres ont parfois placé le début du printemps au début du mois de mars. Le printemps météorologique débute d’ailleurs le 1er mars.
Pour autant, la plupart d’entre nous considère que le printemps débute entre le 19 et le 21 mars selon les années. Cette date est fixée astronomiquement le jour de l’équinoxe de printemps. Cette année il aura lieu le jeudi 20 mars 2025. C’est ce même jour que le plus grand nombre de païens placent Ostara.
Ostara prend sa place dans la roue de l’année après Imbolc. Après le ménage fait à Imbolc, après les premières réflexions sur les nouveaux projets et après la sortie progressive de l’hiver, Ostara nous invite à sortir. Sortir de chez nous pour profiter de la nature, sortir du repos hivernal pour profiter de la vie, mais aussi sortir de nos réflexions pour lancer de nouveaux projets.
Porteur d’espoirs, ce sabbat nous pousse à l’action, alors partons à sa découverte pour profiter pleinement de son énergie. Placé le jour de l’équinoxe de printemps, il nous encourage à atteindre l’équilibre et à travailler sur cette notion. Il s’agira alors de maintenir cet équilibre si fragile et si difficile à atteindre.
Ostara nous met sur la voie d’un meilleur équilibre dans nos vies, mais parfois aussi sur le chemin d’une nouvelle vie. Car c’est le moment où la lumière l’emporte sur la nuit et où les températures plus douces se font sentir, gagnant quant à elle sur le froid.
SOMMAIRE :
1 • L’origine d’Ostara
2 • La saison d’Ostara
3 • L’équinoxe de printemps, un évènement universel
4 • Ostara et les autres fêtes printanières
5 • Quelles divinités peut-on célébrer à Ostara ?
6 • Ostara dans le calendrier
7 • Quels sont les symbolismes d’Ostara ?
8 • Les pratiques modernes pour Ostara
9 • Célébrer Ostara pour les païens modernes
L’origine d’Ostara
Ostara est un sabbat créé par Gerald Gardner quand il a fondé la wicca. Il avait besoin d’un sabbat à ce moment de l’année pour équilibrer sa roue de l’année. Nous n’avons aucune trace d’un grand festival antique à ce moment de l’année dans les anciennes religions européennes. Cependant, dans nombre d’entre elles, il existait tout de même des festivités plus ou moins vers l’équinoxe de printemps.
Pour Ostara, Gardner s’est inspiré de ces traditions et plus particulièrement sur celle qui entoure la Déesse Eostre. Elle peut d’ailleurs être appelée tout simplement Ostara. La source la plus importante que nous avons sur elle est l'œuvre de Bède le Vénérable, un moine anglais du VIIIème siècle. Dans « De temporum ratione » il évoque la Déesse. Pour autant, il n’y a pas beaucoup d’autres sources la concernant. Ce qui pousse les spécialistes à penser qu’Eostre n’était pas une déesse aussi importante que le rapporte Bède le Vénérable.
Une légende fait le lien entre Eostre et le lièvre. Eostre ayant découvert un petit oiseau gravement blessé et ayant pris pitié de l’animal, aurait voulu le guérir. Cependant, pour lui sauver la vie, elle n'eut d'autre choix que de le transformer en lièvre. Mais la transformation ne fût pas totale. Aussi, le lièvre continua à pondre des œufs. À sa première ponte, il prit quelques-uns de ses œufs, il les décora et les offrit à Eostre en remerciement de sa guérison.
Cette légende est à prendre avec prudence. Il s’agirait plutôt d’un conte populaire ukrainien remanié et remodelé en légende liée à Eostre pour justifier l’importance de la déesse. Alors est-ce la légende d’Eostre qui est devenue un conte populaire avec le temps, puis a été rendu à la déesse ? Où est-ce un détournement ? Chacun pourra se faire son idée.
Cependant, il semble que les lièvres, dans les religions anciennes, de la Scandinavie à la Grèce, soient plutôt liés à des rites concernant des divinités de l’amour, plutôt qu’à celles de l’aube et de l’aurore. Esotre étant vue comme une déesse de l’aurore.
Cette légende permet tout de même de mettre en rapport très facilement Ostara, le lièvre et les œufs. Mais comme nous l’avons dit, il n’existe pas de traces d’importantes festivités antiques à l’équinoxe. Et les spécialistes pensent que peu de tribus celtes et germaniques fêtaient cet évènement.
Pour conclure sur l’origine d’Ostara, on peut dire qu’il ne s’agit donc pas d’une fête ancienne. Et que contrairement aux autres sabbats, il s’agit d’une création pour équilibrer la roue de l’année. Néanmoins, on ne peut pas nier qu’Eostre s’accorde aux énergies de l’équinoxe de printemps. De plus, cette célébration est réellement une étape importante dans l’année. Nous pouvons aussi garder à l’esprit qu’en termes de spiritualité et de pensée religieuse, rien n’est figé. De tout temps les religions ont évolué.
La saison d’Ostara
Ostara vient mettre un point final à l’hiver. Même si les températures sont parfois fraîches le matin et que des gelées peuvent encore survenir, le printemps est maintenant là. Le soleil est bien plus présent et il fait de plus en plus doux. Bientôt, il pourra même commencer à faire chaud.
Bien sûr, le temps est encore variable. Le printemps peut être pluvieux et même apporter des grêles, ou quelques fois de la neige ici ou là. Mais les oiseaux sont de retour, les fleurs sont de plus en plus nombreuses, les arbres retrouvent peu à peu leurs feuilles et au sol l’herbe se développe.
En cette saison, nous commençons à avoir bien plus envie de sortir de chez nous. Les températures plus clémentes nous incitent à passer plus de temps dehors. Nous pouvons alors prendre le temps de nous promener dans la nature.
Ostara et le printemps sont déterminés par l’équinoxe de printemps. Cet événement astronomique a lieu chaque année entre le 19 et le 21 mars. Là se trouve une petite divergence concernant le jour idéal pour célébrer Ostara. Vous trouverez ceux qui préconiseront de le fêter le jour de l’équinoxe, pour d’autres ce sera invariablement le 21 mars. Il s’agit d’un choix assez personnel, sachez que les énergies du sabbat nous accompagneront pendant plusieurs jours. C’est la raison pour laquelle certains organisent leurs festivités sur deux ou trois jours.
La définition de l’équinoxe nous dit que c’est le moment où le jour et la nuit sont d’égale longueur. C’est le moment où le soleil est à son zénith, c'est-à-dire que son point le plus haut est juste au-dessus de l’équateur. C’est ce phénomène qui fait que jour et nuit sont d’égale longueur. À nos latitudes, la longueur de jour et de la nuit se rapprochent, mais il n’y a pas tout à fait de jour et de nuit égaux. En vérité il s’agit plutôt d’une période de 24h pendant laquelle il y a douze heures de jour et douze heures de nuit. C’est pour cela que l’équinoxe a une heure précise, cette année ce sera le 20 mars 2022 à 15h 33min 23s. Donc si on observe la période de douze heures avant le 20 mars 2022 à 15h 33min 23s et celle de douze heures après, nous aurons un cumul de douze heures de jour et douze heures de nuit. Mais il n’est pas vrai que la nuit précédant ou celle suivant le jour de l’équinoxe est égale à la durée du jour de l’équinoxe. Ce moment précis marque le début du printemps officiel dans les régions tempérées de l'hémisphère nord.
Bien sûr l’équinoxe n’est qu’un instant, dans la course du soleil - ou plutôt dans la course de la Terre, car c’est bien elle qui tourne autour de l’astre de jour - la durée du jour continuera d’augmenter jusqu’à Litha et le solstice d’été. En fait, depuis Yule et la nuit la plus longue de l’année, le jour est de plus en plus long et ce sera le cas jusqu’au jour le plus long de l’année.
Cette augmentation de la durée du jour accompagne l’augmentation des températures. Avec cet apport en lumière et en température, la nature se réveille. Les végétaux bourgeonnent et s’épanouissent. Les animaux qui hibernaient se réveillent aussi. Et pour tous la saison des amours débute. Ainsi Ostara prend sa place dans le cycle de la vie.
L’équinoxe de printemps, un évènement universel
L’équinoxe est un phénomène astronomique observable dans le monde entier. Même si ce n’est pas partout avec la même intensité. Dans de nombreuses religions et spiritualités anciennes, ce phénomène a donné lieu à des festivités.
On a retrouvé dans de nombreux endroits des monuments qui ont été bâti ou utilisé lors de célébrations de l’équinoxe. Nous ne pourrons pas ici les nommer tous, mais voyons quelques exemples.
Les premiers habitants d’Irlande fêtaient les équinoxes et les solstices. On en a pour preuve des constructions mégalithiques, dans différents lieux du pays, dont certains sont des calendriers astronomiques marquant les équinoxes et les solstices. Ces monuments ne sont pas d’origine celtes. Il préexistaient à leur installation. Néanmoins de nombreux spécialistes s’accordent à dire que les druides les ont utilisés. À titre d'exemple, citons le monument de Loughcrew dans le nord-est du pays. Au moment de l’équinoxe le soleil vient éclairer une pierre au fond d’un couloir. Sur cette pierre ont été gravés des symboles astronomiques liés à l’équinoxe.
Loughcrew, Cairn S and Cairn T, By Rob Hurson - Own work, CC BY-SA 4.0
En France, plus précisément en Bretagne, le site de Carnac serait aussi un calendrier astronomique. Il indique également les équinoxes et les solstices. Il date d’une époque relativement proche de celle de Loughcrew.
En Amérique centrale, les Mayas célèbrent l’équinoxe de printemps. Au temple de Kukulcan, à Chichen Itza, quand le soleil se couche sur la pyramide El Castillo, l’ombre de la rampe finement sculpté prend la forme d’un serpent descendant la pyramide. C’est l’image du retour du dieu soleil, sous l’apparence du serpent solaire.
Dans le Vermont, une structure de pierre nommée « The calendar one » possède des pierres qui indiquent le levé du soleil aux équinoxes et solstices. L’origine de ce monument est inconnue. Des symboles de type ogham y sont gravés. Deux hypothèses existent. La première est qu’il s’agit d’une construction amérindienne d’un ancien peuple possédant des caractère ressemblant aux oghams celtes. La seconde est que des celtes auraient voyagé jusqu’en Amérique bien avant les Vikings.
Toujours aux États-Unis, dans le Chaco Culture National Historical Park, au Nouveau-Mexique, se trouvent sur la Fajada Butte des pierres qui font des ombres sur des pétroglyphes en spirale aux équinoxes et solstices. Cet endroit possède une grande importance cérémonielle pour le peuple Chaco.
Au Cambodge à Angkor Vat, sur les temples du XIIème siècle à l’origine hindoue, au matin de l’équinoxe le soleil apparaît au-dessus de la plus grande tour du temple.
À Malte, se trouve le site de Mnajdra qui a plus de 5000 ans. C’est un des plus vieux calendrier solaire du monde. Il marque les équinoxes et les solstices. Pour l’équinoxe de printemps, des rayons de soleil illuminent l’axe principal du temple.
Au Royaume-Uni, dans les Cornouailles, se situe le cercle de pierre de Fernacre. Parmi les différentes pierres, il en est une qui marque le levé de soleil à l’équinoxe. Sur ce même site, en se plaçant au centre, le soleil se couche juste au-dessus d’une colline le jour du 1er mai. Mais ça c’est un autre sabbat…
En Inde, un grand cadran solaire au sein de l’observatoire solaire Jantar Mantar de Jaipur, construit au XVIIIème siècle par la Maharadja Jai Singh, marque lui aussi l’équinoxe.
En Bolivie, au temple de Kalasasaya, le jour de l’équinoxe vernal, à son coucher le soleil éclaire le pilier central du mur principal.
En Égypte, le soleil se couche juste au-dessus de l’épaule droite du Sphinx de Guizeh. Or un culte au dieu solaire Râ était célébré en ce lieu.
Tous ces sites sont liés à la position du soleil à l’équinoxe du printemps. Il existe d’autres monuments dans le monde qui lui sont aussi liés. Ces monuments prouvent que l’équinoxe est un phénomène qui a intéressé de nombreuses civilisations. Même si rien ne garantit que tous ces lieux ont été créés dans un but religieux, rituel, ou spirituel. Mais pour nombre d’entre elles, il existaient des cérémonies liées à ce phénomène astronomique. Ainsi, on peut dire que même si Ostara est une fête récente, les énergies de l’équinoxe de printemps ont donné lieu à de nombreuses célébrations dans le monde.
Ostara et les autres fêtes printanières
Ostara a été créé sur la base d’anciennes fêtes païennes européennes. Les thèmes que sont la renaissance, le renouveau, la revitalisation, sont présents dans ces festivités printanières. À titre d’exemple nous citerons la fête celte Alban Eiler, qui signifie « Lumière de la Terre ». On célébrait l’égalité du jour et de la nuit, la saison des semailles et ce temps de transition entre l’hiver et l’été. Nous pouvons aussi penser aux Bacchanales gréco-romaines qui se déroulaient en mars. Même si cette fête est bien plus débridée qu’Ostara. On y célébrait le vin et les plaisirs charnels.
Enfin, on peut remarquer une proximité entre le sabbat et la pâques chrétienne. Les thèmes sont assez proches. À Pâques, les chrétiens fêtent la résurrection du Christ qui a été sacrifié trois jours plus tôt, le vendredi saint. Cette fête partage les thèmes de la résurrection et de la renaissance. Et le symbolisme est assez proche : œufs, poussins, lapins et lièvres. Dans la même idée du renouveau de la vie. D’ailleurs les points de vue divergent quant à savoir si ces symboles sont d’abords païens, puis ont été repris par le christianisme, ou si pour certains d’entre eux ils auraient pu être chrétien puis repris par les paganismes influencés, avant leur mise en sommeil, par le christianisme conquérant.
Pour certains, le doute est possible, pour d'autres il n’existe pas. Le lièvre par exemple était un symbole du printemps païens bien avant l’arrivée du christianisme, on en trouve des traces autant chez les celtes et chez les grecs, que chez les scandinaves.
Parlons enfin de la Pâque juive, qui se situe aussi au printemps. Elle a une énergie très différente, elle est la commémoration de la fuite d’Égypte des Juifs. Mais aussi de la colère de dieu avec les dix plaies d’Égypte. On peut cependant dire que, d’une certaine façon, elle marque la renaissance du peuple juif qui prend son indépendance par rapport à l’Égypte pharaonique.
Quelles divinités peut-on célébrer à Ostara ?
Lors des festivités d’Ostara, nous pouvons honorer les divinités qui incarnent les thèmes d’Ostara, notamment le renouveau, la vitalité, la renaissance. Nous n’allons pas faire ici une liste exhaustive de toutes les divinités liées au printemps. Mais plutôt donner des exemples de déesses et de dieux, dans différents panthéons.
Chez les celtes, nous pouvons parler d’Ana (ou Dana), de Brigid, d’Aengus MacOg, de Cernunnos, du Dagda, de Mabon, de Blodeuwedd. Ana, ou Dana, est la déesse de la Nature primordiale. Elle est associée à la Nature et à la régénération, entre autres domaines. Elle se trouve donc liée au printemps. Brigid, que l’on célèbre plutôt à Imbolc, est aussi liée au printemps et à Ostara. Elle est une protectrice de la Nature et des animaux sauvages. Aegnus MacOg est un dieu plutôt irlandais. Il est un dieu de l’amour et de la jeunesse. C’est un des fils du Dagda, il est lié à la saison printanière. Le Dagda est lui aussi irlandais. Dieu de la régénération, il est fortement présent au printemps. Il est celui qui peut ressusciter ce qui est mort. Il préside donc au retour de la Nature. Cernunnos est le dieu cornu à la ramure de cerf. Il est le dieu du bois et de la Nature. À l’origine c’est un dieu celte. Mais il est aussi l’image du dieu cornu pour une partie des wiccans. Mabon est un dieu gallois, il est célébré lors du sabbat qui porte son nom, mais il a un lien aussi avec Ostara. Car c’est à ce moment là qu’il sort de terre et qu’il vient redonner naissance à la Nature. Son mythe est, sur certains aspects, le pendant celte de celui de Perséphone. Enfin, Blodeuwedd est une déesse qui a été fabriquée magiquement avec des fleurs. Elle est ainsi intimement liée au printemps.
Dans le monde gréco-romain, on peut s’intéresser à Perséphone, Dionysos, Aphrodite et Vénus, Cybèle, Eos, Flora, Gaïa et Pan. Perséphone est indéniablement liée au printemps. Fille de Déméter, déesse des récoltes et des moissons, elle vit six mois dans l’année dans les enfers avec Hadès qui l’a enlevée puis épousée et six mois avec sa mère, du printemps à la fin de l’été. Son retour chez sa mère réjouit cette dernière qui rend la Nature prospère et féconde. Dionysos est, entre autres, le dieu de la végétation, en particulier de la vigne. Pendant l'hiver, il est en souffrance. Il retrouve sa vigueur au printemps. Ce qui permet à la Nature de refleurir. Aphrodite est considérée par certains comme la mère de la Nature vivante. Cette croyance vient du fait que lorsque, sortie de l’écume où elle est née, elle posa un premier pied sur terre, des fleurs ont poussé sous ses pas. Elle se retrouve ainsi être une déesse du printemps. Vénus, son alter ego romaine, est elle aussi associée au printemps. On lui prête un pouvoir sur les champs et les jardins. Elle est aussi celle qui préside aux nouveaux commencements. Cybèle est à l’origine une déesse phrygienne. Elle a ensuite été adoptée par les Grecs et les Romains. Elle est associée au renouveau de la vie, à la fécondation de la terre, à l’amour et à la passion. Elle est ainsi, elle aussi, une déesse du printemps. Eos est la déesse grecque de l’aube, elle est associée au printemps car elle représente les nouveaux commencements, comme l’aube commence le jour. Elle a aussi un côté très sexuel, c’est une déesse de l’amour et de la fertilité. Certains font un rapprochement entre Eos et Eostre, la déesse d’Ostara. Flora est une déesse romaine. Elle est la déesse des fleurs. Elle était vénérée durant les Floralies. Il s’agit d’une fête située autour du 27 avril, après Ostara et juste avant Beltane. C’est une déesse du printemps qui pourra être célébrée lors de ces deux sabbats. Gaïa, la Terre Mère pour les Grecs, est celle qui a fait toutes les choses vivantes. Au printemps elle se réveille et elle redonne naissance à ses créations endormies. Pan est le dieu grec de la Nature sauvage, des bois, des animaux de la forêt. Il est aussi celui du plaisir sexuel primaire. Il laisse pousser la forêt au réveil au printemps et il veille sur les amours des animaux.
Chez les nordiques et scandinave, nous pouvons nous intéresser à Freya et Thor. Freya est une déesse qui quitte la terre en hiver pour ne revenir qu’au printemps. À son retour, la Nature se met à croître et les fleurs à éclore. Elle est liée aux thématiques de la sexualité, de la vie et de la mort. Thor est celui qui fracasse la glace avec son marteau Mjölnir. Il chasse ainsi l’hiver pour faire revenir le printemps.
L’Homme Vert est un dieu pan-européen. Il est une personnification de la Nature. Il représente le printemps. Il aide les bourgeons et les feuilles à se développer, les fleurs à éclore, les plantes et les arbres à pousser. Il vit en toutes plantes.
Dans l’Égypte ancienne, Min, Osiris et Isis étaient particulièrement liés au printemps. Min est généralement représenté avec un phallus en érection. C’est le dieu créateur et celui de la fertilité et de la reproduction. Il est celui qui permet aux animaux de se reproduire et aux végétaux de produire leurs fruits. Osiris est le dieu de la végétation. Il assure lui aussi la prospérité des futures récoltes. Il est celui qu’Isis a ressuscité, il est ainsi comme la Nature qui ressuscite chaque année. Isis est de ce fait elle aussi associée à la magie du printemps et du retour à la vie.
En Inde, Rati et Kama sont particulièrement vénérés au printemps. Rati est l’épouse de Kama, dieu de l’amour. Ensemble ils représentent l’amour, le désir, la passion et le plaisir. Des festivités leur sont dédiées au printemps. Ils sont ceux qui redonnent la vie.
Ces différentes divinités ont toutes un lien avec le printemps et peuvent être célébrées à Ostara. Elles représentent le renouveau qui est en action à ce moment de bascule entre l’hiver et la saison douce.
Ostara dans le calendrier
Dans notre calendrier actuel, même si Ostara le jour de l’équinoxe est le premier jour du printemps, ce jour se trouve au beau milieu du mois de mars, et ne marque pas le début de l’année. Il n’en a cependant pas toujours été ainsi.
Au cours du Moyen-âge en Europe, l’année ne débutait pas forcément le même jour dans tous les pays. Dans nombre d’entre eux, l’année débutait le 25 mars, lors d’une fête dédiée à la Vierge Marie. À l’époque c’est le calendrier Julien, hérité de l’Empire Romain qui était utilisé en Europe. Avec l’adoption du calendrier Grégorien en 1572, le début de l’année à été déplacé officiellement et arbitrairement le 1er janvier. Jusque là il était considéré que l’année commençait aux alentours de l’équinoxe de printemps.
En astrologie, l’année commence également au moment de l’équinoxe de printemps. C’est pour cela que le Bélier (21 mars – 19 avril) est considéré comme le premier signe.
Le calendrier julien était celui de l’Empire Romain. Dans la Rome ancienne l’année commençait en mars. Les noms de nos mois sont inspirés de ce calendrier. Nos quatre derniers mois, n’étaient donc pas les quatre derniers du calendrier de la Rome antique. Cela se retrouve dans la nom de ces mois, septembre, octobre, novembre et décembre signifient tout simplement septième mois, huitième mois, neuvième mois et dixième mois. Or dans notre calendrier actuel, ils sont les neuvième, dixième, onzième et douzième.
Dans la Perse antique le premier jour de l’année était le jour de l’équinoxe de printemps, symbole de renouveau. Dans l’ancienne religion perse, le zoroastrisme, la fête de Nowruz avait lieu ce jour-là. Nowruz signifie « le nouveau jour ». Il s’agissait d’une fête très importante. Si importante, qu’elle est restée une fête célébrée dans quelques branches minoritaires de l’Islam. En Turquie et en Iran elle est considérée comme une fête laïque.
Ostara se situe donc un jour qui a été considéré par certaines civilisations comme le début de l’année.
Quels sont les symbolismes d’Ostara ?
Ostara est un moment idéal pour planter les graines. Au sens propre ce sont les graines à semer dans le jardin. Au sens symbolique, ce sont les projets que l’on a mis à germer à Imbolc et que nous pouvons maintenant commencer à développer. Ces projets peuvent être dans différents domaines : émotionnel, spirituel, travail, culturel… Il est temps de planter pour pouvoir en récolter plus tard les fruits. Mais comme l’on prend soin d’une plante en l’arrosant, il est nécessaire de faire attention au bon développement de nos projets.
Généralement on considère qu’il faut tout mettre en œuvre au cours de la période lumineuse, pour pouvoir en récolter les fruits pendant la période sombre. Il ne faut pas avoir peur de se lancer. Le printemps est souvent une période idéale. D’autant plus que vous pourrez profiter de l’énergie ambiante.
De nombreuses personnes se lancent à ce moment de l’année. Cela crée une vague d’énergie toute tournée vers la création. Il est bien alors de prendre soin de l’espoir que suscite ce projet et de le garder à l’esprit, de mettre tout en œuvre pour l’aider à croître et d’anticiper les problèmes qui pourraient survenir. L’important est aussi de ne pas abandonner trop facilement quand les résultats tardent à venir. L’espoir et l’optimisme sont des composantes importantes.
Au-delà de la graine à planter, d’autres symboles sont attachés à Ostara. Il en existe de nombreux, nous n’allons en voir que quelques-uns.
Le lièvre et le lapin sont les premiers de ces symboles. Bien qu’il s’agisse d’animaux différents, ils ont un peu le même rôle dans la tradition d’Ostara et du printemps. Ils sont signe de fécondité. En effet, ils se multiplient rapidement et sont donc vus comme signes de fécondité, de développement et de croissance.
La poule et l'œuf sont aussi liés au printemps. Ici point question de savoir lequel est venu en premier. La poule pond un œuf par jour. Si l’oeuf est fécondé, un poussin naîtra au bout de vingt-et-un jours et si c’est une poule, son premier œuf viendra dans les six mois. Là aussi on retrouve la thématique de la fécondité et du développement. L'œuf, quant à lui, quand il n’est pas fécondé, il servira de nourriture.
La chenille et le papillons sont eux aussi des symboles d’Ostara. La chenille qui s’enferme dans un cocon pour en ressortir papillon est l’image de la renaissance, du recommencement et du changement de vie pour évoluer. Comme nous qui recommençons à sortir avec l’hiver passé à l’intérieur.
L’agneau en tant que petit du bélier, signe qui commence à Ostara, est aussi une figure appréciée de ce sabbat.
Le Phénix représente l’optimisme et la renaissance. Après avoir vécu une longue vie, le mythique oiseau de feu meurt dans les flammes. Ensuite, il renaît de ses cendres. Ici on aborde bien la thématique de la renaissance, comme la nature qui revient après sa pause hivernale. Le Phénix nous apporte la vision de nouveaux commencements et l’espoir pour l’avenir, car comme lui, nous pouvons toujours nous relever. Si quelque chose échoue, on peut toujours tenter autre chose, sans se laisser abattre. Ostara est l’occasion de réfléchir à ses échecs, comprendre leurs causes et repartir sur de meilleures bases. Vous pouvez aussi repartir sur de vieux projets sur lesquels vous n’avez pas travaillé. Faites comme le Phénix repartez de la base, renaissez de vos cendres.
Le Pooka, créature magique originaire d’Irlande est liée à Ostara. Ou plus précisément à Alban Eiler, une fête celte ayant inspiré Ostara. Le Pooka est capable de changer de forme. Il est souvent représenté avec les oreilles d’un lièvre. Pour les celtes d’Irlande, d’Écosse et du Pays de Galles, il aide à faire les bienfaits de l’équinoxe de printemps à se répandre sur la terre, les bois et les champs. Il est associé à la fertilité. Dans certaines traditions il est aussi associé à Samhain.
Les pratiques modernes pour Ostara
Avec l’arrivée du printemps la nature est en plein changement. Les arbres bourgeonnent, font des feuilles et pour certains fleurissent. De manière générale, les fleurs éclosent peu à peu. L’herbe pousse et verdit. Les animaux sont plus actifs, c’est la saison des amours. Les œufs des oiseaux vont bientôt éclore. Selon les régions, les premiers légumes sont plantés au jardin. Cette explosion de vie modifie le paysage. La tristesse hivernale nous quitte et laisse place aux couleurs printanières.
Dans les maisons, le printemps amène aussi du changement. Nous quittons progressivement nos attitudes plus casanières de l’hiver et nous sortons plus de chez nous. On en profite pour aller se promener, jouer en plein air, jardiner, ou faire toute autre activité qui nous reconnecte à la terre. Si vous ne l’avez pas fait à Imbolc, vous pouvez aussi faire un grand nettoyage de printemps. On évacue les énergies hivernales, on aère, on fait entrer l’air printanier, on bouge les meubles qui ne l’ont pas été depuis longtemps pour nettoyer dans le moindre recoin. Nous pouvons aussi faire du tri et nous débarrasser de tout ce qui ne nous est plus utile. Il est temps d’évacuer le passé et de laisser de la place à l’avenir. De la même manière, faites le ménage dans vos idées. Et défaites vous de tout ce qui vous encombre, sur tous les plans de nos vies : émotionnel, spirituel, matériel…
À Ostara nous nous fixons des buts et des objectifs. Généralement le printemps nous pousse à mettre en place ce que nous avons réfléchi pendant la partie sombre de l’année. C’est un bon moment pour prendre des résolutions réfléchies.
Nous pouvons aussi prendre du temps pour réparer ou rénover des objets vieux ou abîmés. Il s’agira par exemple de redonner un coup de neuf à un vieux meuble auquel on tient.
Le printemps est un temps de croissance. Nous le voyons bien dans la nature. Chez soi on peut jardiner. Même si l’on n’a qu’un petit jardin ou un tout petit balcon, on peut planter quelques légumes ou fruits. Certains peuvent même être cultivés en intérieur, si l’on fait attention qu’ils aient les nutriments dont ils ont besoin.
Le printemps est une saison où l’amour est dans l’air. On remarquera que c’est une saison durant laquelle débutent de nombreuses relations amoureuses. Ce phénomène a timidement débuté à Imbolc et il se renforcera jusqu’à Litha, ensuite il s’atténuera. De nombreuses personnes déjà en couple essaient aussi de retrouver la passion ou les envies du début en ces moments printaniers. Tout ceci fait partie du cycle naturel des choses et du règne animal auquel nous appartenons. Au delà des relations amoureuses, nous avons souvent besoin de retrouver plus de liens avec les personnes qui nous sont proches. On essaie de revoir un peu plus nos amis ou les membres de nos familles. Nous avons besoin de nous reconnecter.
Ostara est le bon moment pour débuter une nouvelle activité, ou pour reprendre une que l’on avait laissée de côté. Vous pouvez penser à la méditation, à une activité physique, au yoga, au pilates… On pourra aussi se lancer dans des activités spirituelles.
Célébrer Ostara pour les païens modernes
Célébrer Ostara c’est déjà rendre hommage à la Nature, la remercier pour ce qu’elle nous offre, et lui demander avec humilité que l’année à venir soit faste et féconde. Lors de la cérémonie, on pourra faire un rituel pour bénir les graines au sens propre (graines pour les fleurs ou les légumes), comme au sens symbolique (nos projets). Un des thèmes majeurs de ce sabbat est la fertilité, celle de la nature, celle de nos projets et celle de notre créativité. On pourra aussi pratiquer une méditation, avoir une réflexion sur l’équilibre dans nos vies en lien avec l’énergie de l’équinoxe.
De nombreux païens rendent hommage à la déesse Éostre. Mais vous pouvez rendre hommage à toute divinité liées au printemps, en fonction de vos pratiques ou affinités.
Pour décorer son autel ou son intérieur, on privilégiera les couleurs pastels. On cherchera des couleurs qui sont proches de celles de la nature. Comme activité, on pourra pratiquer une chasse aux œufs, même pour les adultes, l'œuf étant un symbole d’Ostara. Autre activité, il est bien d’aller se promener et d’observer les fleurs sauvages. On peut s’intéresser à leur symbolique, il y a parfois une raison au fait de s’être arrêté sur telle ou telle plante. Il est possible aussi de se balader dans un autre but que celui de se promener. Cette promenade peut être vue comme une célébration en soi.
Au cours de notre cérémonie, on pourra donner en offrande du miel, du sirop d’érable ou des fruits de saison.
Enfin, on célébrera le retour de la lumière, le renouveau de la vie et de la nature, la renaissance. On se projettera dans l’avenir, on pourra en profiter pour faire une visualisation du succès de nos projets, ça ne peut que les aider à aboutir. Et on fera le ménage, on laissera au passé ce qui doit y rester. Cependant, il faut faire tout cela en acceptant ce passé.
Ostara est avant tout un sabbat pendant lequel on regardera avec espoir vers l’avenir. Et nous mettrons toutes les chances de notre côté pour voir aboutir nos rêves. C’est aussi un moment idéal pour travailler sur la communication, de nouvelles idées, la création artistique, le développement de nouvelles compétences...
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Sources :
- Ostara : Rituels, recettes et traditions de l'Equinoxe de Printemps - Kerri Connor
- Scott Cunningham, La Wicca, Magie blanche et art de vivre, Éditions du Roseau
- C. Wallace, La magie wicca, Éditions De Vecchi
- Sharlyn Hidalgo, Rites de magie celtique, Les cérémonies des treize lunes de de samhain, Editions Danaé
- Opakiona Blackwood et Avy Raé, Almanach des Sorcières, Une année sous le signe de la magie, Editions Contre-dires
- Lucy Summers, Le livre de la wicca, éditions Contre-dires