Beltane, Beltaine 2025 : histoire, origines, symboliques de la fête païenne
Beltane, ou Beltaine, qui se célèbre généralement du 30 avril au 1er mai dans l’hémisphère nord, est une des huit fêtes de la roue de l’année, nommées les huit sabbats. Il s’agit plus précisément d’un des quatre sabbats dits majeurs. Beltane se situe à la moitié de l’année, six mois après Samhain.
SOMMAIRE :
1 • Vidéo : Que représente Beltane aujourd’hui ?
2 • La symbolique de Beltane
3 • Les origines de Beltane
4 • Quelle a été l’influence chrétienne sur les festivités païennes ?
5 • Quelles traditions païennes ont survécu ?
6 • Que représente Beltane aujourd’hui ?
7 • Beltane des villes et Beltane des champs
8 • Quelles sont les différentes façons de célébrer Beltane parmi les différents courants païens d’occident ?
9 • Le petit mot de la fin sur Beltaine
La symbolique de Beltane
Beltane a de multiples origines. Il ne faut pas perdre de vue, qu’en tant que sabbat de la roue de l’année, cette cérémonie a été inventée par Gerald Gardner. Dans le sens où il a intégré dans cette fête des éléments provenant de différentes traditions pour en faire le syncrétisme.
Le point commun de toutes ces traditions c’est qu’il s’agissait surtout de célébrer l’arrivée progressive de l’été, de protéger les cultures et le bétail, et d’obtenir en bénédiction que les futures récoltes soient abondantes.
En effet, à cette période de l’année la nature est en pleine croissance, les fleurs sont en éclosion. Le bétail est lui en pleine période de gestation. C’était la récolte et les productions vivrières de l’année qui se jouaient.
Selon Robert Graves dans « The White Goddess », pour les celtes il existait une guerre perpétuelle entre le Roi Houx et le Roi Chêne. Alors que le premier régnait sur la partie sombre de l’année au moment où le soleil décroît, le second présidait la partie claire quand le soleil croît. Il s’agit d’une représentation symbolique du combat entre l’hiver et l’été. Lors de Yule (solstice d’hiver) le Roi Chêne l’a emporté et à Beltane il est au sommet de sa puissance et de sa vigueur. Il perdra le combat à Litha (Solstice d’été) où le Roi Houx prendra le dessus. Cette version est controversée, de nombreux spécialistes de la question mettant en doute que cette croyance ait été commune à tout le monde celtique.
Cependant cela me permet d’introduire un autre aspect des traditions de l’ancien temps : la sexualité. À l’image du Roi Chêne qui était en pleine vigueur au moment de Beltaine, cette fête était un moment où tous étaient invités à s’adonner aux plaisirs charnels. Toujours dans l’idée de célébrer la puissance créatrice de la nature.
Les origines de Beltaine
La fête moderne de Beltane se base sur d’anciennes traditions européennes. Nous allons maintenant nous intéresser plus particulièrement à ces rites anciens tournés vers la nature (sa renaissance et sa croissance), la production agricole, la fertilité (des animaux, des champs et des humains), la sexualité.
A/ Beltane dans le monde celtique
Pour les celtes, Beltane se situait au milieu de l’année. En Irlande son nom était Bealtaine, en Écosse c’était Bealltainn. Ce qui signifierait « feu vif ». Mais le nom peut venir aussi du dieu celte Bel ou Belenos. Ce dieu, qui a des pouvoirs de guérison, présidait aux fontaines, à la santé et à la vie pastorale. Ces symboles sont les pierres de forme phallique, le taureau, le cheval et le chêne. On retrouve ici l’idée d’un Roi Chêne vigoureux.
Un des éléments les plus importants des festivités était d’allumer un, ou plusieurs grands feux, généralement deux. Il était courant que ces foyers soient alimentés par du bois provenant de neuf arbres considérés comme sacrés : aubépine, bouleau, chêne, genévrier, if, noisetier, pin, sorbier et sureau.
Beltane était, par ailleurs, le seul moment de l’année où il était autorisé de prélever des branches d’aubépine, par respect pour le petit peuple dont on craignait les réactions, cet arbre étant considéré comme leur propriété exclusive.
Les feux avaient plusieurs objectifs :
- ils symbolisaient le combat de l’été contre l’hiver et étaient vus comme une aide à la nature pour sortir de la torpeur hivernale ;
- ils purifiaient et protégeaient le bétail lorsque les animaux étaient conduits à passer entre les deux foyers. Il s’agissait de les préserver de la maladie et de veiller à s’assurer une bonne production de lait et de viande ;
- pour la population il s’agissait au choix de marcher entre les feux, de sauter au dessus, ou de danser autour pour garantir des récoltes fructueuses ;
- ils étaient fait en hommage au soleil ;
- enfin on utilisait les pouvoir destructeurs du feu pour détruire les influences néfastes tant pour soi, que pour sa famille, ses animaux ou la communauté.
Lorsqu’ils étaient éteints, les cendres étaient souvent récupérées pour être dispersées dans les champs, afin de les fertiliser. D’autant plus que les flammes, braises, fumées et cendres de ces feux avaient comme propriétés d’apporter santé et protection.
Autre aspect important de ces célébrations : l’eau. Cependant, il ne s’agit pas ici de n’importe quelle eau. Nous parlons ici de l’eau de rosée récoltée au petit matin le jour de la fête.
Elle était censée avoir des pouvoirs et ainsi purifier la peau, rendre la jeunesse, augmenter la beauté, rendre les jeunes filles sexuellement plus attirantes.
Une autre eau qui pouvait être utilisée dans le même but était celle tirée d’un puits sacré, il devait s’agir de la première eau du matin récoltée après avoir effectué une circumambulation autour du puits, dans le sens des aiguilles d’une montre, en imitation de la course du soleil.
L’usage voulait aussi que l’on utilise des fleurs pour décorer diverses choses, en hommage à la nature qui peu à peu se réveille. Différentes pratiques existaient alors, comme :
- faire des tapis de fleurs jaunes à l’entrée des maisons, comme c’était pratiqué notamment en Écosse, Irlande et Île de Man, en guise de protection ;
- décorer de fleurs les cornes des vaches, ainsi que tout ce qui servait à leur traite, essentiellement pour les protéger des sidhes.
Ce moment étant, comme Samhain, une période où le voile entre les deux monde était le plus fin, des offrandes étaient faites aux sidhes et aux créatures féeriques dans le but de les apaiser et de s’en attirer les bonnes grâces. Certains retournaient leur vêtement dans le but de les désorienter, d’autres portaient sur eux un morceau de fer, il est connu que les membres du petit peuple n’aiment pas le contact avec ce métal.
Il s’agissait aussi d’une fête assez sexualisée. Les jeunes gens avaient l’habitude de se retrouver cette nuit-là dans les bois pour pratiquer des jeux amoureux. Les amants passaient toute la nuit dans les bois. Dans de nombreux endroits, cette pratique équivalait soit à un mariage, soit à un mariage probatoire d’un an, période au-delà de laquelle les amants décidaient de rester ensemble pour la vie ou de se séparer.
Le mois de mai était par ailleurs celui au cours duquel de nombreuses unions étaient célébrées.
Enfin, on pouvait voir des spectacles de danse ou de comédies mettant en scène les thèmes de la mort et de la résurrection. Comme un appel à la renaissance de la nature après sa mort hivernale. L’été y remportait une victoire décisive contre l’hiver.
B/ Beltane dans le monde germanique et nordique
Ici les festivités étaient célébrées la nuit de la veille de Beltaine, du 30 avril au 1er mai. Cette ancienne fête est aujourd’hui connue sous le nom de « La Nuit de Walpurgis ».Elle remonterait, selon les sources, aux anciens peuples germains et vikings. Il s’agissait de festivités autours de grands feux en l’honneur de la déesse Holda. Le feu symbolisait le soleil, la fin du mauvais temps et le départ définitif de l’hiver jusqu’à la fin de l’été. Ces peuples habitaient dans des régions plus froides que les grecs et les romains, mais aussi que la plupart des peuples celtes. De ce fait, le printemps y était observé plus tardivement. L’hiver pouvait y être glaçant plus tardivement dans l’année. On se réjouissait de l’éloignement de toute famine potentielle et on célébrait la force purificatrice du feu. Lors de cette nuit tout n’était pas tourné vers le soleil et l’arrivée de la douceur printanière. Il était aussi question de festivités plus sexualisées, un peu comme à Beltane.
C/ Beltane du côté de Rome
À Rome, à la période de Beltane se situaient les floralies, en l’honneur de la déesse Flora. C’est suite à une forte sécheresse qu’un oracle aurait préconisé de bâtir un temple à Flora. Peu à peu se sont aussi institués plusieurs événements liés au culte de cette déesse. Elle est associée à l’efflorescence de la nature, la fertilité et la sexualité.
Certaines célébrations étaient proches de ce qui se faisait chez les celtes et les germains. Les fleurs étaient à l’honneur. Les tables, portes, têtes en étaient décorées avec des bouquets, guirlandes ou couronnes. On faisait des offrandes aux déesses Flora, en l’honneur de qui se tenaient les floralies, et Maia, qui donna son nom au mois de mai. Cette dernière est la déesse romaine de la croissance de la nature. Des effigies de la déesse Flora étaient amenées en procession dans toute la ville.
Dans les arènes, des lièvres et des chèvres étaient lâchés afin d’être chassés. Ces animaux étant connus pour leur sexualité active, ils servaient de symbole de fertilité. Dans le même esprit, les gens s’offraient des médailles représentant des scènes obscènes, ou encore des haricots, des lupins et des vesces, symboles là aussi de la fertilité.
Ici, comme chez les Celtes et les Germains, la fête était très sexualisée. Les jeunes gens étaient invités à s’adonner aux plaisirs charnels. Et pour les couples établis, le libertinage était très largement admis lors des floralies.
Enfin, des banquets étaient organisés avec abondance de vin, de chants et de danses. L’idée était de festoyer en provoquant beaucoup de bruit, pour aider la nature à se réveiller. Il était d’usage de porter des vêtements colorés clairs.
Quelle a été l’influence chrétienne sur les festivités païennes ?
La Beltane celte est une des rares fêtes païennes que les chrétiens n’ont pas remplacé. Même si en fouillant un peu, on peut voir un lien entre cette fête de la renaissance de la nature et le fait que la commémoration de la résurrection du christ soit placée en mai. Ou dans le fait que ce mois si sexualisé chez les romains, les celtes et les germains, soit consacré par les catholiques à la Vierge Marie, comme une sorte de contrepied.
Les chrétiens considéraient cette fête païenne comme la démoniaque nuit des sorcières. Dans de nombreuses contrées, on célébrait Sainte Valpurgis pour se prémunir des sorcières. Cette sainte était une religieuse anglaise du VIII ème siècle abbesse au monastère allemand de Heidenheim.
Fait étonnant, son nom a été donné à la nuit de Walpurgis. Sainte Valpurgis est célébrée le 30 avril, essentiellement en Allemagne et aux Pays-Bas, et en Suède, avec des feux de joie, des danses, et des rituels pour éloigner la mauvaise sorcellerie. La Sainte étant réputée pour éloigner les sorcières.
Pour les chrétien, Beltaine, les Floralies, et leurs célébrations sexualisées, étaient des fêtes de débauche liées au démon. Et tout a été fait pour supprimer ces fêtes du diable.
Cependant quelques traditions ont survécu, malgré la pression de l’Église, en se transformant et s’adaptant, comme par exemple les arbres de mai.
Ces arbres de mai ont même été emmenés en Amérique du Nord au XVI ème siècle par certains des premiers colons. Malheureusement, cette tradition mal perçue par les puritains a disparu, lorsqu’ils ont mis en place des procès en sorcellerie et des des arrestations pour trouble à l’ordre publique ont été dirigées contre des personnes ayant mis en place de tels arbres.
Quelles traditions païennes ont survécu ?
Quelques-unes des traditions ancestrales de Beltane et des Floralies ont été conservées au fil des siècles sous une forme ou une autre.
Les feux ont par exemple persisté dans de nombreuses campagnes jusqu’à une époque pas très lointaine. En Irlande, par exemple, le bétail était encore amené à traverser l’espace entre deux feux au XIX ème siècle. Cependant au milieu du XX ème siècle la quasi-totalité des festivals de Beltane avaient disparu.
De plus, un syncrétisme né à l’époque de l’Empire Romain entre les traditions romaines et locales a donné lieu à des célébrations qui ont longtemps été maintenues dans une grande partie de l’Europe, puis en Amérique du Nord. Il en reste encore aujourd’hui quelques survivances locales.
A titre d’exemple nous pouvons parler des poupées de mai. Qu’elles soient fabriquées pour l’occasion, ou qu’il s’agisse de poupées réemployées, elles étaient décorées de fleurs. Ensuite on les faisait parader comme les effigies de la déesse Flora dans la Rome antique. Plus tard les parades ont certes disparu mais par endroit les poupées de mai sont restées longtemps traditionnelles.
Les buissons de mai, étaient de simples buissons décorés de fleurs, de rubans, de coquillages peints, ou de tissus colorés. Des danses étaient exécutées autour pour s’assurer la chance. Là aussi ce sont des vestiges d’anciennes vénérations des arbres et des croyances en les pouvoirs magiques des esprits qui les habitent.
L’arbre ou le mât de mai, également décorés de fleurs, symbole phallique par excellence et survivance du côté sexuel des festivités antiques. Des danses étaient organisées autour. Chacun tenait un ruban dont l’autre extrémité était reliée à l’arbre. Parfois ce mat était coiffé d’une couronne de fleurs, dans une évocation à peine voilée du phallus d’un ancien dieu païen, alors que la couronne représentait une déesse.
Aux États-Unis les arbres de mai sont revenus sous une autre forme au moment de la Guerre d’Indépendance : les arbres de la liberté. Ces derniers ont été pleinement réintégrés dans les festivités du mois de mai. Même si au XX ème siècle cette tradition s’est elle-même en grande partie effacée.
Dans certaines campagnes européennes, une reine de mai était élue, parfois accompagnée par un roi de mai. C’était le symbole de l’union du féminin et du masculin, de la fertilité, de la floraison. Les wiccans et certains païens modernes y voient l’union de la Déesse et du Dieu.
Les paniers de mai sont aussi une des survivances de Beltaine et des Floralies. C’était l’occasion pour les enfants d’accrocher de petits paniers garnis de fleurs, sucreries ou friandises aux portes des amis et voisins en signe d’amitié, ou sur l’arbre de mai. Cette coutume essentiellement anglaise, s’est par la suite installée aux États-Unis où elle a peu à peu disparue au milieu du XX ème siècle.
Que représente Beltane aujourd’hui ?
Comme pour nos ancêtres, il s’agit d’une célébration de la nature. La venue du printemps a été fêtée lors d’Ostara, maintenant il s'agit de profiter et d’honorer le printemps pleinement installé.
Nous sommes invités à contempler les bienfaits qu’a apporté la belle saison. La douceur du soleil qui réchauffe doucement la terre et apporte le coup de pouce dont avait besoin la nature pour s’épanouir, comme chaque année dans le cycle des saisons. La multiplication des fleurs dans les jardins, comme dans la nature. Le mûrissement des premiers fruits et légumes.
Beltane c’est aussi prendre conscience de ce regain d’énergie en tant qu’êtres vivants. Nous sommes nous aussi en pleine période de réveil post-hivernal. C’est le bon moment pour avoir des pensées amoureuses, écouter ses désirs, célébrer l’amour, mais aussi s’amuser et avoir des pratiques magiques. Ces dernières peuvent être des rituels sur des thématiques telles que l’amour, la fertilité, l’abondance, la santé, la croissance, la protection, ou la purification.
L’ambiance de Beltane est festive, légère, joyeuse et enjouée. C’est l’occasion de faire de la musique, de danser, de chanter, en un mot de faire la fête.
On peut aussi faire des promenades. S’il fait beau temps profitons-en pour un pic-nique en famille, entre amis. Des feux, dits feux de Beltane, sont aussi allumés. L’on danse autour d’eux ou autour de l’arbre ou du mat de mai (ou de Beltane). Quand les conditions climatiques sont bonnes, Beltane est une fête à célébrer à l’extérieur la nuit puis le jour.
Beltaine c’est donc la célébration du printemps, de l’amour, de la fertilité, de la prospérité, et de la nature croissante. C’est aussi l’appel de l’été qui sera bientôt là...
Beltane des villes et Beltane des champs
La célébration de Beltane sera différente si l’on pratique en ville ou à la campagne. À la campagne il sera plus aisé de célébrer la fertilité de la nature en extérieur. De même qu’il sera plus facilement possible d’allumer de grands feux ou d’installer un mat de Beltane. Alors que dans un environnement urbain, ces pratiques seront plus délicates, si ce n’est impossible. On adaptera alors sa pratique en fonction de ses possibilités.
Un feu de cheminée ou des bougies remplaceront les grands feux. Des fleurs achetées chez un fleuriste, ou des plantes d’intérieur, pourront remplacer la végétation sauvage. Je ne saurais que trop vous déconseiller les plantes artificielles dont la matière plastique fabriquée de façon polluante n’apportera aucune énergie positive. Vous pouvez les remplacer par des fleurs séchées, si les options fleuriste ou plante verte ne vous conviennent pas. Dans le milieu rural la décoration d’intérieur pourra être agrémentée de fleurs prélevées dans la nature lors de promenades (veillez à toujours demander l’autorisation à la plante et à la remercier pour son don).
Autre différence, alors qu’à la campagne les festivités se déroulent si possible à l’extérieur, en ville ce sera vraisemblablement plutôt dans les habitations.
Cependant, quel que soit votre lieu de vie, vous pouvez célébrer seul, en famille, ou avec des amis.
Quelles sont les différentes façons de célébrer Beltaine parmi les différents courant païens d’occident ?
Bien que sur certains points des similitudes se trouvent, sur d’autres des différences existent. Voici donc le moment de vous parler dans les grandes lignes des traditions de Beltane des différents courants païens.
Beltane chez les reconstitutionnistes celtiques :
Ce courant, qui est à la recherche de l’ancienne religion celte, célèbre Beltane dans la nature. D’ailleurs, pour être précis, ils ne disent pas Beltane mais plutôt Beltaine. Ils se fondent en cela sur le mot d’origine gaélique « Lá Bealtaine ».
Pour savoir quand célébrer Beltane, ils se fient à une observation de la nature. Mais tous ne sont pas d’accord sur le phénomène à observer, car les sources divergent. Il s’agit soit du moment où les aubépines fleurissent, soit de la première pleine lune après cette floraison, soit le soleil est au quinzième degré du taureau.
Leurs célébrations se font le plus possible en extérieur. Ceux qui le peuvent procèdent comme les anciens. Deux grands feux sont allumés, et à la manière des anciens, bétails, animaux de compagnies, ou personnes, passent entre les feux dans le but d’être purifiés, protégés et de profiter de tous les bienfaits de leur puissance.
Enfin des activités sont organisées, des repas en groupe de type pic-niques ou barbecue, des jeux, de la musique, des danses, les intérieurs et extérieurs sont décorés de fleurs ou de branches fleuries, des buissons de mai sont décorés, des croix de sorbiers sont fabriquées en guise de protection. Enfin, on rend visite aux esprits des puits ou des sources, et on leur adresse des prières et des offrandes.
Beltane chez les wiccans :
Beltane est la fête célébrant l’union du dieu cornu et de la triple déesse. De nos jours, de nombreux wiccans sont éclectiques. Tout en conservant de nombreux éléments traditionnels, ils laissent cours à leur créativité et à la personnalisation de leur célébration. Cependant, les thèmes abordés à Beltaine sont les même que pour les anciens : fertilité, sexualité, abondance, croissance de la nature, protection et purification.
Quand cela leur est possible, ils allument de grand feux de joie et fabriquent un mat de mai. Ils observent les rites de Beltane dans un mélange de sérieux nécessaire et de légèreté liée à cette fête pendant laquelle il est possible de rire.
La sexualité est un thème qui peut être présent. Beltane est un moment où l’on peut aborder ce sujet sans crainte et avec ouverture d’esprit. Par ailleurs, certains pratiquent un acte sexuel pendant le rituel. Cet acte peut être réel ou simulé dans une représentation de l’union du Déesse et du Dieu.
En ce qui concerne les activités spirituelles, nombreuses sont celles qui peuvent être pratiquées :
- la méditation, que l’on peut faire face au soleil ou devant des bougies aux couleurs de Beltane ;
- la divination, plus aisée en cette période où le voile est mince entre les différents mondes ;
- des rituels élaborés pendant lesquels on fait des prières et des offrandes à la Déesse, au Dieu, aux membres du petit peuple ;
- des charmes ou sortilèges sur les thèmes de l’amour, de la croissance de la nature, de la croissance d’un projet, de la prospérité ;
- la fabrication d’objets magiques ayant trait à ces mêmes thèmes ;
Beltane chez les païens des traditions germaniques et nordiques :
Nous parlons ici de l’Asatru et des paganismes de traditions germaniques, scandinaves et d’Europe du Nord. Ils ne célèbrent pas Beltane à proprement parler parce qu’elle ne fait pas partie de leurs traditions. Cependant beaucoup d’entre eux célèbrent la fête de Walburg, ou nuit de Walpurgis, qui a lieu la nuit du 30 avril et le 1er mai. C’est pour eux aussi un moment idéal pour pratiquer la magie. Quand cela leur est possible, ils allument eux aussi des feux de joie. Ils font des repas en famille ou entre amis, et honorent Odin et les déités liées à la magie.
Beltane chez les néodruides :
Tout comme les reconstitutionnistes celtiques, les druides modernes s’inspirent des croyances des celtes antiques. Mais alors que les premiers s’en tiennent à ce que l’histoire a laissé arriver jusqu’à nous, les néodruides adaptent leurs croyances au monde moderne. Majoritairement éclectiques, ils associent des connaissances tirées d’autres traditions à celles des celtes, et peuvent aussi ajouter des pratiques modernes.
À Beltane ils célèbrent Danu et Bélénos, deux divinités celtes. Et comme pour les autres courants célébrant Beltaine, c’est l’occasion de fêter la fertilité, la sexualité, l’amour, la nature, la prospérité, et de faire des rituels de purification et de protection.
Leurs prières sont d’ailleurs bien souvent orientées vers la santé, la prospérité, la protection, et l’amour.
Ils honorent différents dieux, et les morts, et leur offrent des offrandes de pains et des libations de bière et d’hydromel.
Beltaine chez les adeptes de la sorcellerie traditionnelle :
Par sorcellerie traditionnelle on entend parler des sorcières et sorciers ne se réclamant pas de la wicca mais de traditions ancestrales. Il s’agit d’un mélange entre de l’animisme pré-chrétien, de la magie populaire et du polythéisme. En ce sens, elles sont elles aussi éclectiques et peuvent tirer leurs croyances de différentes sources. La plupart de leurs pratiques sont cependant inspirées par la culture locale de leur région et l’environnement de leur lieu de vie. Elles y adaptent ce qu’elles empruntent aux autres traditions.
Tous les sabbats ne sont pas forcément célébrés. Pour Beltane, elles allument des feux de joie, pratiquent des rituels, organisent des festivités, et effectuent des travaux magiques.
Les thématiques de leurs activités sont les mêmes que pour les autres groupes. Car, comme nous pouvons le remarquer, il s’agit de thèmes qui transcendent les traditions.
Le petit mot de la fin sur Beltaine
Aujourd’hui Beltane est toujours un fête avec une double orientation vers la nature dans son aspect de croissance au sortir de l’hiver et vers l’amour.
C’est aussi un moment pour se connecter aux forces de la vie et aux énergies de l’univers, et pour communier avec la Déesse, certaines déités, ou des membres du peuple féerique ou du sidhe, en fonction de vos croyances ou préférences.
C’est un temps pour prononcer des remerciements, demander des bénédictions ou une protection, comme le faisaient les anciens.
Je vous propose une petite ouverture divertissante à laquelle j’ai pensé en rédigeant cet article. Les miss de beauté qui sont élues chaque année dans différents pays du monde ne seraient-elle pas une survivance des anciennes reines de mai ? Elles auraient perdu au passage toute la symbolique qui imprégnait cette tradition, mais ce seraient couverte de la superficialité de notre époque médiatique...
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Sources :
- Mélanie Marquis, Beltane, Rituels, Recettes et Histoire du 1er mai, Éditions Danaé, 2017
- Scott Cunningham, La Wicca, Magie blanche et art de vivre, Éditions du Roseau, 1998
- C. Wallace, La magie wicca, Éditions De Vecchi, 2004
- Sharlyn Hidalgo, Rites de magie celtique, Les cérémonies des treize lunes de de samhain, Editions Danaé, 2020
- Opakiona Blackwood et Avy Raé, Almanach des Sorcières, Une année sous le signe de la magie, Editions Contre-dires, 2014
- Lucy Summers, Le livre de la wicca, éditions Contre-dires, 2004