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Lughnasadh 2024 : le premier sabbat des moissons

Lughnasadh (ou Lugnasad ou nommé aussi Lammas), est un des huit sabbats de la roue de l’année. Il a la particularité d’être un des sabbat les plus simple à aborder dans ses énergies et pourtant un des moins célébré.

À cela deux raisons principales. D’un côté il arrive alors que la plupart d’entre nous est en vacances, partent en vacances ou rentrent de vacances. La période estivale n’est pas la plus propice pour penser à célébrer un sabbat. La seconde raison est que bien que ses énergies soient simples à comprendre, elles sont un peu déconnectées de la vie moderne pour beaucoup d’entre nous.

Enfin, surtout si on s’arrête aux considérations agricoles de cette fête. Pourtant, c’est un sabbat important symboliquement et énergétiquement.

SOMMAIRE :

1 • LES ORIGINES DE LUGHNASADH
2 • LUGHNASADH AUJOURD’HUI
3 • LES TRADITIONS IMPLIQUENT DES DIFFÉRENCES
2 • AU-DELÀ DES TRADITIONS : LA DÉCORATION DE L’AUTEL

Avant d’aller plus loin dans cet article, je vais vous expliquer un changement de démarche dans ma façon de procéder. Jusqu’à présent j’écrivais un article sur l’histoire du sabbat, ou sur la vie moderne du sabbat. J’ai décidé de changer. Lughnasadh est en quelque sorte un point d’étape sur les projets qui sont en cours. Dans le cas présent, il a donné lieu à une réorientation de ma vision des articles (Loïc). Je vous présenterais dorénavant à la fois l’histoire ancienne de chaque sabbat et sa conception actuelle.

Pour la plupart des pratiquants, Lughnasadh est célébré entre le 31 juillet et le 1er août, à mi-chemin entre Litha et Mabon. Pourtant tous ne le fêtent pas à cette date là. Pour certains il faut célébrer le 6 août, pour d’autres au moment où le soleil est dans le 15 degré de la constellation du Lion, pour les derniers c’est au moment où les premiers fruits de la moisson commencent à arriver.

LES ORIGINES DE LUGHNASADH

Les origines de Lughnasadh sont essentiellement celtiques et anglo-saxonnes. Les pratiques actuelles sont en grande partie un mélange de la fête celtique Lughnasadh et de la fête d’origine saxonne Lammas. Dans le monde celtique, le sabbat a eu plusieurs noms en fonction des ères culturelles à l’intérieur du monde celte. En Irlande c’était Lug(h)gnasad(h), en Écosse Lunasda ou Lunasdal, sur l’île de Man Luanistyn, au Pays de Galles Gwyl Awst. D’autres nom étaient peut-être donnés dans d’autres contrées celtes. En Angleterre, le nom du grand festival d’août était Lammas, ce qui en vieil anglais signifie « messe (ou fête) de la miche de pain », c’est une fête germanique, comme nous allons de découvrir plus loin.

Étant donné le manque de sources suffisantes pour les autres régions celtes, concentrons notre tour d’horizon historique essentiellement sur celles que nous venons d’évoquer.

1/ Lughnasadh en Irlande

En Irlande cette fête est nommée ainsi en l’honneur du dieu Lugh. Dieu polytechnicien, il possédait toutes les compétences humaines : celles des rois, celles des héros, mais aussi celles des artisans et des agriculteurs.

paysage pour lughnasadh en irlande

Lughnasadh était une fête tournée vers la nature et les moissons. On fêtait les premières récoltes obtenues après le fatigant travail des champs. C’était l’occasion de pratiquer des cérémonies, parfois accompagnées de rituels, et d’organiser de grands repas. À cette occasion les prémices des récoltes étaient sacrifiés. Il s’agissait d’offrir aux dieux et à la nature une part des toutes premières récoltes, en signe de gratitude. Cette offrande était souvent enterrée. Par endroit ce sacrifice pouvait être un taureau, dans ce cas une cérémonie rituelle était réalisée avec la peau de l’animal. Lors du festin qui avait lieu, on consommait des fruits et légumes provenant des récoltes, de la viande de taureau et des baies sauvages récoltées au petit matin.

Lughnasadh avait aussi d’autres sens pour les habitants de la terre d’Irlande. Deux origines mythologiques coexistent :

- ce serait une commémoration de la fête de mariage de Lugh et d’Eithne (dont les autres noms sont Ethle, Eithliu, Eithlenn, Eblend, mais aussi Brigit ou Boand). Dans la tradition Irlandaise, le mariage à une femme de lignée royale légitimait le roi, ou le prétendant au trône. Comme pour Lugh dont le mariage a légitimé sa place sur le trône divin.

- ou un souvenir des célébrations funéraires organisées par le même Lugh en l’honneur de sa mère adoptive, Tailtiu, morte d’épuisement après avoir nettoyé tous les champs d’Irlande pour les rendre cultivables. Ce fût l’occasion d’une foire, de festins, de jeux et de compétitions.

Des preuves à la fois historiques et archéologiques tendent à prouver la tenue d’une foire les 1er août et portant le nom de « Foire de Tailteann » près de la supposée tombe de la Déesse Tailtiu. On venait de toute l’Irlande et même d’Écosse pour cette foire.

paysan avec du blé dans ses mains pour lugnasadh

Lughnasadh était aussi un temps pour les mariages, à l’instar de celui de Lugh. Il pouvait s’agir de mariages d’amour, de mariages arrangés, ou de mariages à l’essai. Ces derniers étaient célébrés pour une période d’un an. Il s’agissait pour les jeunes époux de tester la vie commune. À la foire de l’année suivante, ils avaient la possibilité de confirmer ou de dissoudre cette union.

D’autres foires avaient lieu au moment de Lughnasadh. Comme celle de Carman en l’honneur de Carman qui sacrifia sa vie pour garantir que des envahisseurs ne reviendraient pas. Des archéologues ont trouvé, près du lieu où se tenait la foire, la tombe d’une jeune femme qui semble avoir été enterrée vivante. De manière générale, les foires et fêtes de Lughnasadh avaient souvent lieu près de sites funéraires d’héroïnes mythiques et divines.

Participer aux festivités permettait d’espérer de recevoir abondance et prospérité : blé, fruits et légumes, lait, poissons et autres.

Dans bien des lieux, hommes et femmes étaient séparés dans les foires. Il fallait garantir la tenue morale et éviter les orgies. Nous sommes ici bien loin de Beltane. Ces festivités avaient un esprit sérieux.

Lors des cérémonies de Lughnasadh différentes activités pouvaient avoir lieu : pratiquer la magie de protection, purifier le bétail en lui faisant traverser un cours d’eau, offrir les prémices des récoltes aux dieux et aux esprits, organiser des festins, danser, faire des démonstrations de combats simulés, suspendre des guirlandes de fleurs symboles de fertilité et d’abondance.

2/ Lughnasadh en Angleterre

La Grande-Bretagne a connu à la seconde moitié du Vème siècle l’invasion de tribus germanique venant d’Allemagne et du sud du Danemark : les peuples Saxons et Angles. Il s’agit du terreau sur lequel sera créée la culture anglo-saxonne, mélange de culture celtique et germanique. Avec les saxons est apparue la fête de « hlaf-maesse » (Loaf Mass) ou messe de la miche de pain. Il s’agissait d’une célébration des prémices de la récolte de blé. Cette fête est réellement née en Angleterre. Dans leurs terres d’origine, ces tribus avaient des rituels et des coutumes, mais rien n’était si organisé que la fête des moissons qu’ils créeront sur leur nouvelle terre.

champs de blé pour lughnasadh

À l’origine fête païenne qui célébrait l’abondance offerte par les dieux, hlaf-maesse a été absorbée par les chrétiens en tant que fête des prémices. En ce jour l’on faisait du pain avec la nouvelle récolte et on le faisait bénir à l’église. Des saints chrétiens ont assimilés les symboles des anciens dieux, ce qui a permis de conserver les fêtes et les festins publics.

Comme pour Lughnsasadh, les thèmes sont agricoles. D’ailleurs, avec le temps lammas (hlaf-maesse) et Lugnasad se sont peu à peu mélangés et il est en réalité assez difficile de distinguer ce qui vient de l’une ou de l’autre. C’est un mélange au niveau des rites et des coutumes. Enfin, il était traditionnel de confectionner des poupées avec des épis de blé et de s’en servir pour réaliser des charmes pour la protection des gens, des champs, du bétail et des biens.

3/ Lughnasadh en Écosse

En Écosse, la tradition était de renouveler les protections magiques que ce soit pour les récoltes, le bétail, les habitations ou toutes autres possessions. Pour cela, dans les maisons on accrochait souvent une croix de sorbier au-dessus des portes. Des rituels ou des charmes étaient aussi pratiqués pour favoriser l’abondance. Comme en Angleterre, il était traditionnel de confectionner des poupées avec des épis de blé et de s’en servir pour réaliser des charmes pour la protection des gens, des champs, du bétail et des biens.

paturage écossais avec clôture pour lughnasadh

Comme à Samhain, Imbolc et Beltane, il était traditionnel de préparer des gâteaux avec les ingrédients disponibles et d’aller les manger dans les champs ou les pâturages. De petits morceaux étaient jetés par-dessus l’épaule alternativement à gauche et à droite. Il s’agissait d’offrandes aux esprits de la nature pour qu’ils favorisent les récoltes, et aux prédateurs pour leur demander d’épargner le bétail.

Suivant les régions, Lughnasadh n’était pas fêté de la même façon. En certains lieux la pratique était assez solitaire et discrète. Alors qu’ailleurs elle était communautaire. On sait ainsi que dans certains villages près d’Édimbourg au XVIIIème siècle les festivités donnaient lieu à un affrontement en bandes rivales. Quelques jours avant Lugnasad, chacune devait fabriquer une tour. Généralement elle faisait autour de 1m20 de côté pour une hauteur de 2 à 2,5 mètres. Elles étaient faites de terre et de pierre. Chaque bande devait veiller à ce que sa tour ne soit pas détruite. Alors que dans le même temps, les différentes bandes pouvaient chercher à abîmer les tours adverses. Au matin de Lughnasadh le drapeau de la bande était hissé au sommet de chaque tour. À midi, tous se rendaient au centre du village et ceux dont la tour était restée debout étaient accueillis par des accolades. Pendant le restant de la journée, des courses et des concours étaient organisés.

Autre pratique, dans les Orcades, les villageois demandaient aux dieux d’ouvrir la bouche des poissons pour la pêche et de protéger les récoltes de blé. Dans les Hébrides, un rituel nocturne était pratiqué en l’honneur de Seonaidh, un esprit des eaux et de la mer. On lui donnait en offrande une chope de bière, en échange d’abondantes récoltes.

Ainsi, en Écosse comme ailleurs, les festivités de Lughnasadh tournaient autour de la demande de récoltes abondante et de remerciements pour ces dernières.

4/ Lughnasadh au pays de Galles

Au pays de Galles, les festivités ressemblaient à celles des autres régions celtiques. Les gens se rassemblaient au sommet des collines pour faire des piques-niques. Il y avait des foires dans les villes et les villages. Et les prémices des récoltes étaient consacrés à Lugh. Ces offrandes étaient enterrées, la symbolique en était que grâce à cela les futures récoltes seraient abondantes et que Lugh triompherait une fois de plus de la famine. La tradition des poupées de blé existait ici, comme en Écosse et en Angleterre.

lugnasad au pays de galles

5/ Lughnasadh ailleurs dans le monde : des festivités proches et des thèmes communs

Bien que Lugnasad tient ses origines essentiellement de pratiques celtes. Nous pouvons constater que dans d’autres régions du monde des festivités étaient, ou sont encore, organisées au moment des moissons. Il s’agit là d’un bien immatériel commun à l’humanité : fêter les récoltes, remercier avec gratitude et demander humblement d’autres récoltes abondantes pour l’avenir.

Nous pouvons citer quelques exemples. Dans ce qui est aujourd’hui les États-Unis, des tribus amérindiennes fêtaient les récoltes de maïs. Il s’agissait par exemple des Hopi, des Cherokee, ou encore des Creek parmi de nombreux autres peuples. En Afrique de l’Ouest, il existe un festival du nouvel igname au Nigéria. Il est célébré par les Igbo et les Yoruba. Ils y pratiquent danses, chants, percussions et parades. Des rituels étaient aussi organisés pour remercier les divinités  et les esprits de la terre et du ciel pour leurs bienfaits. En Russie, plusieurs fêtes existaient en août pour remercier les différents esprits de la nature des bienfaits des récoltes et demander l’abondance. Ce ne sont que quelques exemples qui montrent que ce type de célébrations est commune dans le monde entier pour les peuples pratiquant l’agriculture.

LUGHNASADH AUJOURD’HUI

Le sabbat de Lughnasadh tel que nous le connaissons aujourd’hui est héritier de toutes ces traditions. Cependant, il vaudrait mieux dire les Lughnasadh que nous connaissons. Car héritier de diverses pratiques ancestrales, il a été adapté par différentes traditions modernes. Nous allons maintenant aborder le sabbat de Lughnasadh dans la modernité.

Les éléments communs de Lughnasad

C’est avec l’apparition de la Wicca que la roue de l’année a été conceptualisée. Même si auparavant les anciennes religions célébraient plusieurs fêtes saisonnières, nous devons à Gerald Gardner la conceptualisation moderne des huit sabbats. Au sein de cette roue Lughnasadh, est une des trois fêtes des moissons avec Mabon et dans une moindre mesure Samhain. Il s’agit avec ces fêtes de marquer le temps fort des trois plus grosses périodes de récoltes de l’année.

paysan passant sa main sur un champs de blé pour Lughnasadh

Il y a une part de joie dans les festivités du présent sabbat. On se réjouit des récoltes déjà ramassées et de celles à venir. Avec notre façon moderne de vivre, nous avons perdu de vue ce problème. Nous n’avons plus à nous inquiéter pour les récoltes, il y aura toujours de quoi se nourrir. Nous ne pouvons pas pour autant nous exonérer de la nature car nous dépendons toujours des récoltes. À Lugnasad nous fêtons la chance d’avoir de la nourriture en abondance. À ce propos, la joie n’est pas le thème dominant de ce sabbat. C’est plutôt la gratitude. Gratitude envers la nature qui nous prodigue ses bienfaits et envers les divinités qui rendent cela possible. On voit avec plaisir les premiers résultats de nos efforts et ce que nous avons semé pour nos projets personnels commencer à donner leurs fruits.

Les principaux thèmes de Lughnasadh sont la récolte, la gratitude et la réflexion. Nous avons déjà expliqué la récolte et la gratitude. Concernant la réflexion, il s’agit de celle à avoir sur les actions qu’il reste à entreprendre pour mener à bien les projets qui sont en cours.

femme qui meditite pour lugnasad

Nous avons évoqué que Lughnasadh pouvait être pratiqué différemment par les diverses traditions. Avant de voir cela un peu plus dans le détail, regardons les éléments communs à tous les pratiquants de ce sabbat. Il s’agit d’abord des activités possibles, comme par exemple de faire des piques-niques ou des repas en groupe que ce soit avec des amis ou en famille. Ou se lever tôt le matin pour cueillir des herbes sauvages. C’est un moment opportun pour accomplir des rituels d’abondance, de protection ou de fertilité, mais aussi pour rendre hommages aux ancêtres et aux morts. Lughnasadh est le moment idéal pour dire merci avec gratitude. Pour cela on pourra faire des offrandes aux divinités, aux esprits de la nature, aux créatures magiques, et aux ancêtres.

Des éléments diffèrent en fonction du lieu d’habitation. On parle ici du fait d’habiter à la campagne ou en zone urbaine. Les thèmes agricoles seront plus abordés dans les campagnes. C’est le point culminant du travail des champs. La graine plantée il y a quelques mois a donné une plante en pleine maturité. Les efforts et l’énergie déployés pour arriver à ce résultat sont aujourd’hui récompensés. On a une connexion directe de Lughnasadh avec le rythme saisonnier. Les activités privilégiées en cette période sont de rentrer les moissons, cueillir herbes et baies sauvages, faire un feu de joie le soir, cuisiner pour de grands repas avec les légumes et les fruits récoltés le jour même, faire des confitures, des conserves et des tartes. Pour les rituels on pratiquera au maximum en extérieur près d’un feu, d’un cours d’eau, ou au sommet d’une colline, quand cela est possible. Pendant les festivités on chante et on danse. Enfin les offrandes seront faites avec les fruits récoltés ou un plat préparé avec des légumes récoltés. C’est un sacrifice en échange des bienfaits qui nous sont prodigués. Dans les villes les choses seront un peu différentes. Il sera bien sûr impossible de faire un feu de joie, tandis que les baies et les herbes sauvages sont assez rares. Les festivités sont alors plus tournées autour d’un repas avec des amis ou la famille, où les aliments sont essentiellement des fruits, des légumes et du pain. Une promenade dans la nature, une forêt, un parc ou la campagne est souvent organisée. On contemple les arbres. Enfin, on danse au son des percussions.

Maintenant que nous avons vu ce qui rejoint les différents païens célébrant Lughnasadh, et ce qui les différencie en fonction de leur lieu d’habitation, intéressons-nous à ce que les multiples traditions apportent.

LES TRADITIONS IMPLIQUENT DES DIFFÉRENCES

1/ Lughnasadh chez les reconstitutionnistes celtes

Parlons d’abord des reconstitutionnistes celtes. Leurs croyances sont fondées sur les traces historiques laissées par les celtes. L’idée est de recréer le plus fidèlement possible l’ancienne religion. Ils célèbrent la fête de Lunasa, ou de Tailtiu, début ou mi août. Ils se basent sur le moment où les baies sauvages sont bonnes à cueillir pour déterminer le moment exact. Les baies sont d’ailleurs très importantes dans leur pratique que ce soit pour le repas de fête, ou pour les offrandes. Ils font ces offrandes aux dieux et aux esprits de la terre, en leur donnant aussi les prémices des récoltes et des libations. Ils leur récitent des poèmes. Et ils demandent à être protégés des dangers et des désastres liés au climat.

2/ Lughnasadh chez les néo-druides

Proche d’eux se trouvent les néo-druides. Ils se mettent eux aussi dans les traces des anciens celtes, mais ils ne reprennent pas tout et adaptent beaucoup plus leur pratique à la vie moderne. Ils mélangent traditions et pratiques nouvelles. Et ont souvent une pratique assez personnelle. Ils célèbrent Lughnasadh soit le 1er août, soit lors de la pleine lune d’août. Pour eux cette fête est la commémoration du mariage de Lugh. Dieu qu’ils honorent car en tant que dieu de l’éclair, il peut protéger les récoltes des orages. Quand ils le peuvent, ils se rendent à des regroupements de druides, comme cela était pratiqué par les druides des anciens celtes. Des offrandes sont pratiquées pour que les moissons soient abondantes et de bonne qualité. Ils offrent pain, bière et aliments récoltés. Lors de leur rituel, ils font de la musique avec des percussions pour augmenter l’énergie ambiante. Enfin, pour eux il s’agit du moment idéal pour conclure des serments, des contrats, ou des unions.

3/ Lughnasadh  dans les religions nordiques et germaniques

Les adeptes des anciennes religions nordiques et germaniques rassemblent différents néo-païens et notamment les Asatru et les Heathers. Les Asatru ne célèbrent généralement pas Lughnasad, mais plutôt Stikklestad le 29 juillet. Il s’agit de la commémoration de la bataille pendant laquelle meurt Olaf le Briseur de loi. Olaf avait massacré de nombreux norvégiens qui avaient refusé la conversion au christianisme. Cette fête célèbre ainsi la bravoure des guerriers qui ont combattu Olaf et ceux qui sont morts plutôt que de s'être soumis. Les Heathers célèbrent le 9 août le jour du souvenir de Radbod en l’honneur de ce roi de Frise qui, insulté par des missionnaires chrétiens disant que ses ancêtres païens brûlaient en enfer, a refusé la conversion et les a expulsés. En Islande, le temps de la moisson donne lieu à la fête Freyfaxi le 19 août. On y fête la fertilité et on fait un sacrifice au dieu Frey maître de la pluie, du soleil et de l’agriculture. Dans toutes ces fêtes des festins sont organisés pour célébrer les moissons.

4/ Lughnasadh dans la sorcellerie traditionnelle

La sorcellerie traditionnelle est basée sur l’animisme et les religions préchrétiennes. Ils exercent la magie populaire et traditionnelle et ont des croyances polythéistes. Ces dernières varient en fonction des traditions locales. Car leur religion est plutôt personnelle et basée sur l’héritage local. De nos jours nombre d’entre eux célèbrent Lughnasadh ou Lammas, mais pas tous. Pour ceux qui le font, il s’agira de danses, de chants, de rituels, d’offrandes et de repas en groupe.

5/ Lughnasadh chez les wiccans

La majorité des wiccans célèbrent Lughnasadh. C’est pour eux un moment important dans la roue de l’année qui montre l’importance de l’équilibre tant pour la nature que dans leur vie personnelle. Le modèle souvent évoqué est celui du cycle : naissance, croissance, déclin, mort et recommencement. Une boucle universelle pour laquelle le blé est un symbole. On plante la graine, elle se développe, les blés sont moissonnés, on en fait du pain, et l’énergie est transmise à ceux qui le mangent. Ils font des rituels et des grands repas, en plus des activités précédemment citées. Ils remercient la nature pour ses bienfaits. Ils prient la Déesse et le Dieu et leur font des offrandes. Étant donné que Lughnasadh a été codifié par le fondateur de de la wicca, il n’est pas étonnant qu’il n’y ait pas beaucoup à dire de plus ici sur leurs célébrations du sabbat. Ils ont des activités déjà citées : jeux, cuisine, cueillette, repas entre amis ou famille. En plus de cela nous pouvons ajouter pâtisserie et bricolage façon DIY. Même si d’autres le font aussi.

6/ Lughnasadh chez les néo-païens

Les néo-païens suivent des traditions et des spiritualités différentes basées sur la nature ou la réinterprétation des anciennes religions. Pendant les célébrations de Lughnasadh, pour ceux qui y participent, ils remercient avec gratitude pour les récoltes, organisent des repas, prennent un moment de réflexion, célèbrent le cycle de la vie. Leurs rituels sont orientés vers les thématiques de la protection, la prospérité, l’abondance, la gratitude et la notion de sacrifice (il ne s’agit pas de sacrifices humains ou animaux, mais de sacrifice dans le sens du temps, de l’énergie, ou des ressources utilisés pour atteindre un objectif). Ils font des offrandes et des libations. Enfin, comme les wiccans, ils fabriquent des objets sur le thème des moissons, comme des poupées de blé ou de maïs. Enfin, ils dansent et chantent sur des musiques joyeuses avec des percussions.

7/ Lughnasadh dans la sorcellerie éclectique

Dernière tradition dont nous allons parler, la sorcellerie éclectique. Ce sont les sorciers qui ne sont pas wiccans et qui ne sont pas non plus des sorciers traditionnels. Ils ont un système de croyance personnalisé et des pratiques qui s’inspirent des autres traditions. La Nature est au centre de leurs pratiques et préoccupations. Pour les changements de saison, ils organisent des célébrations et font de la magie et des rituels. Concernant Lughnasadh, c’est chacun qui voit s’il célèbre ou non ce sabbat. Les thèmes et les activités sont alors les mêmes que pour les autres traditions.

AU-DELÀ DES TRADITIONS : LA DÉCORATION DE L’AUTEL

Toutes traditions confondues, la décoration de l’autel est aussi pleine de symboles communs à tous. On pourra y trouver des épis de blé, des fruits et légumes de saison qui seront consommés au cours du prochain repas, du pain, de l’or ou de la pyrite qui rappellent la couleur des blés moissonnés, des bougies jaune, des bougies marron ou des bougies vertes, enfin des offrandes de pièces en cuivre, miel, blés, fruits et légumes. Les épis de blé que l’on trouvera sur l’autel pourront être liés en gerbe par un ruban vert et être par la suite attachés derrière la porte en guise de talisman de protection, mais aussi pour attirer la fertilité et l’abondance.

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Sources :
- Lugnasad : Rituels, recettes et histoire de la fête des moissons, Mélanie Marquis
- Scott Cunningham, La Wicca, Magie blanche et art de vivre, Éditions du Roseau
- C. Wallace, La magie wicca, Éditions De Vecchi
- Sharlyn Hidalgo, Rites de magie celtique, Les cérémonies des treize lunes de de samhain, Editions Danaé
- Opakiona Blackwood et Avy Raé, Almanach des Sorcières, Une année sous le signe de la magie, Editions Contre-dires
- Lucy Summers, Le livre de la wicca, éditions Contre-dires

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